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Le zona, une infection brûlante, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

Le zona, une infection brûlante, la chronique du docteur Serge Rafal
(Crédit : DR)

Je voulais vous parler de cette infection, due à un virus de la famille de la varicelle, dont elle est une réactivation. Elle survient habituellement chez des personnes de plus de 50 ans, est généralement bénigne mais se complique parfois de douleurs insupportables, volontiers cuisantes, qui peuvent persister longtemps après l’éruption. Dans la quasi-totalité des cas, elle reste un épisode unique. On estime qu’une personne sur 4 fera un zona dans sa vie.

Les symptômes varient selon le nerf touché, le plus souvent intercostal, parfois sur une racine nerveuse dorsale ou lombaire, rarement l’œil (risque + grand de complications) ou l’oreille. Dans cette zone, la peau devient extrêmement sensible, avec une sensation de brûlure, aggravée par le moindre frottement (même l’effleurement du drap). En 1 à 2 jours, des boutons contenant un peu de liquide clair apparaissent. Ils sèchent progressivement, se couvrent de croûtes qui noircissent, se dessèchent et tombent en une dizaine de jours, laissant parfois de petites cicatrices. La zone touchée peut rester douloureuse quelques semaines (3-4), parfois plusieurs mois chez 20% des malades de plus de 65 ans.

Le liquide des vésicules est infectant, il contient du virus « varicelle-zona » (VVZ), d’où la nécessité de faire attention pour ne pas contaminer une personne qui n’aurait jamais fait la varicelle. Attention en particulier à la femme enceinte, au NN, aux personnes immunodéprimées. Mais un antécédent de varicelle ne protège pas totalement d’un éventuel zona.

Le zona peut être OPH -> larmoiement, œil rouge, sensibilité à la lumière, lésion cornéenne. D’autres nerfs crâniens peuvent être touchés et entraîner -> Paralysie d’une partie du visage, vertiges, diminution de l’audition, perte de goût ou difficultés pour avaler. Plus bas, on peut observer une constipation ou des difficultés pour uriner, symptômes qui imposent une consultation chez une personne fragile, âgée, porteuse d’une comorbidité, du VIH, d’un cancer.

Des complications : principalement les douleurs chroniques dites post-zostériennes qui peuvent être intenses et même invalidantes. Et attention++ tout particulièrement au zona OPH.

C’est la réactivation du virus de la varicelle qui est resté dormant dans la racine d’un nerf rachidien. A l’occasion d’une baisse de l’immunité, il se multiplie le long du nerf dans son territoire, donc sur un trajet unilatéral. Parfois le zona est juste déclenché par un coup de stress, de la fatigue… ou l’âge

On peut presque le prévenir. Il existe en effet un vaccin recommandé chez les 65-74 ans, efficace à 50% sur le risque de maladie et un peu plus de 60% sur les douleurs chroniques. 

Des traitements existent bien sûr. Des médicament antiviraux (Zelitrex°) qui doivent être pris précocement, dans les 3 jours suivant l’éruption. Et bien sûr des antalgiques contre les douleurs, parfois un patch local anesthésique (xylocaïne) ou au piment (capsaïcine). Et des antidépresseurs tricycliques lors de leur passage à la chronicité.

Camus écrivait que la joie était une brûlure qui ne se savourait pas. Celle du zona non plus. Il faut donc tâcher de la prévenir, ce que fait le vaccin ou de casser l’épisode viral et la douleur le plus rapidement possible pour qu’elle ne s’installe pas, ce que font les médicaments qui imposent donc de consulter d’URGENCE

https://youtu.be/agYo_ayyu-s

Docteur Serge Rafal

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