Entre 80 et 100.000 personnes à Tel Aviv, près de 2000 à Jérusalem, et encore un millier à Haïfa. Les différents mouvements à l'initiative de la campagne contre la réforme du système judiciaire du gouvernement Netanyahou peuvent déjà cocher une première case, d'autant que les trois rassemblements se sont déroulés sans incident. Les inquiétudes des uns sur les risques de débordements d'activistes d'extrême-gauche et les angoisses des autres sur un excès de zèle de la police se seront donc révélées sans fondement. Et sachant que les Israéliens ne sont pas des fanatiques des manifestations, surtout sous la pluie, le succès des organisateurs est plus qu'honorable. Il s'agit maintenant de savoir si cette contestation va s'installer dans la durée et quelle influence elle aura sur le débat politique.
Car ce qui s'est passé ces derniers jours est assez inédit. Israël a connu des divisions publiques et des campagnes de mobilisation. Mais jusqu'à présent, elles avaient surtout été suscitées par des facteurs diplomatiques ou sécuritaires, si l'on exclue les contestations sectorielles. Il y a eu en 1982 les manifestations contre la 1ère guerre du Liban. Dans les années 93-95, les manifestations pour et contre les accords d'Oslo avec les Palestiniens. En 2005, les manifestations et la résistance passive contre l'évacuation unilatérale de la Bande de Gaza et le démantèlement des implantations du Gush Katif. En 1983, un extrémiste de droite jette une grenade contre un cortège de la Paix Maintenant contre la guerre du Liban à Jérusalem, tuant le militant Emil Grunzweig. En 1995, le 4 novembre, c'est un rassemblement pour la paix à Tel Aviv qui vire à la tragédie quand l'extrémiste Yigal Amir abat de trois balles le Premier ministre Itzhak Rabin.
Pourtant, tous les mouvements de contestation ne basculent pas dans la violence. En 2011, la grande campagne contre le coût de la vie avait fait descendre dans la rue des centaines de milliers d'Israéliens, semaine après semaine, dans un calme absolu. Ce qui se passe aujourd'hui, est à mi-chemin entre les deux. Parmi les slogans entendus samedi soir à Tel Aviv, certains appelaient Benyamin Netanyahou à reprendre la main, pour contrer la réforme qui doit notamment sérieusement limiter les pouvoirs de la Cour Suprême. C'est que cette fois, l'enjeu est bien intérieur et concerne tous les citoyens. Et les Israéliens ont eu la surprise de voir la présidente de la Cour Suprême en personne, descendre dans l'arène. Jeudi dernier, Esther Hayut a pris la parole pour la première fois pour dénoncer le projet du ministre de la Justice, au motif qu'il risquait de modifier le caractère démocratique de l'Etat d'Israël et de lui porter un coup fatal. Jamais encore on n'avait entendu la quatrième magistrate de l'Etat s'engager dans un débat politique, même s'il la concerne au premier chef. Il s'agit donc bien d'une situation inédite, où les politiques sont d'ailleurs encore en retrait, en tout cas ceux de l'opposition. Samedi soir à Tel Aviv, les organisateurs du rassemblement n'ont pas donné la parole aux leaders de l'opposition. Et si certains députés étaient présents, comme Benny Gantz, l'ancien Premier ministre Yaïr Lapid en revanche, ne s'est pas joint à la manifestation.
Ce sont bien les repères traditionnels qui sont en train de bouger, alors que les adversaires de la réforme demandent maintenant au président de l'Etat de s'engager pour désamorcer les tensions et trouver un compromis. Itzhak Herzog a confirmé qu'il avait commencé, mais qu'il n'était pas certain de réussir.
Pascale Zonszain
Réforme judiciaire : la crise ne fait que commencer
Israël.
Publié le 16/01/2023 à 09h37 - Par Gabriel Attal
-
14h53Olaf Scholz : l'accord avec le Hamas est douloureux, mais la vie des otages est une priorité
-
14h3149 terroristes du Hezbollah éliminés depuis le cessez-le-feu au Liban
-
13h57Décès du grand rabbin de Turquie à l'âge de 84 ans
-
13h24Le nouveau Premier ministre libanais promet d'étendre le contrôle de l'Etat sur tout le territoire
-
13h18Près de la moitié des adultes du monde ont des opinions antisémites, selon l'Anti-Defamation League
-
12h39Le Hamas aurait accepté les termes de l'accord de trêve et de libération des otages
-
12h02L'Autorité palestinienne déterminée à gérer Gaza sans le Hamas, selon une source égyptienne
-
11h55Francesca Albanese suggère un lien entre les incendies à Los Angeles et Gaza
-
11h36Découverte d'une ancienne structure rituelle à Jérusalem
-
11h16Trump sur l'accord de libération des otages : "S'ils ne le font pas, il y aura beaucoup de problèmes"
-
11h00Israël ne rendra pas le corps de Yahya Sinwar dans le cadre de l'accord de trêve
-
10h41Israël découvre un complot iranien visant à attirer un homme d'affaires à Dubaï
-
10h18Ben Gvir exhorte Smotrich à quitter lui aussi le gouvernement si l'accord sur la libération des otages est signé
-
10h02Un missile du Yémen tiré vers le centre d'Israël dans la nuit, les sirènes ont retenti dans tout le pays
-
09h53Cinq soldats tombés au combat et dix blessés au nord de Gaza lors d'une explosion
-
09h41L'accord de trêve et de libération des otages pourrait être annoncé ce mardi
-
13/01Ils l'ont dit sur Radio J : "Mohammed Sinwar est encore plus cinglé et fanatique que son frère"
-
13/01Le juge Nawaf Salam devrait être le nouveau Premier ministre libanais
-
13/01La Maison Blanche évoque une possibilité "certaine" d'accord sur la libération des otages cette semaine
-
13/01Un documentaire sur "l'héritage" du terroriste Yahya Sinwar sera diffusé, annonce l'équipe d'Ali Khamenei
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.