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Prévenir et traiter la cystite, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

Prévenir et traiter la cystite, la chronique du docteur Serge Rafal
(Crédit: DR)

Cette infection bactérienne urinaire est en réalité d’origine vésicale d’où son nom de cystite. Elle est comme vous l’avez dit très fréquente puisqu’elle touche 1 femme sur 2 au cours de son existence avec 2 pics, au début de l’activité sexuelle et pendant la ménopause. Elle est effectivement peu grave, douloureuse, presque toujours incommodante et récidivante dans 10% des cas. Et elle peut altérer la qualité de vie en perturbant dans certains cas la vie sexuelle du couple.

Elle débute de façon plus ou moins brutale, généralement par des brûlures mictionnelles, accompagnées d’un besoin constant d’éliminer de très faibles quantités d’urine. Elle peut se manifester par une sensation de pesanteur dans le bas-ventre, des urines troubles dégageant une odeur inhabituelle, parfois des traces de sang. Il n’y a habituellement pas de fièvre, sa présence doit inciter à la vigilance.

Les infections urinaires peuvent avoir plusieurs causes. Chez la femme jeune, les premiers rapports, une sexualité active, l’usage de lubrifiants et de spermicides. Chez la femme plus âgée, peuvent s’ajouter la sécheresse vaginale et une atrophie tissulaire. Chez l’homme, l’infection urinaire est quasiment toujours liée à un souci prostatique. Mais bien souvent, on ne trouve aucune cause, ce qui ne doit pas empêcher de rechercher un calcul rénal, un polype ou une maladie du col vésical de la vessie, si l’infection est récidivante.

Une seule mais à ne pas négliger, la pyélonéphrite qui signe une infection plus haute des voies urinaires et du rein. Les bactéries remontent par l’uretère (le conduit qui va du rein vers la vessie), pas l’urètre (qui va de la vessie vers le méat d’expulsion de l’urine). Elle nécessite impérativement un traitement antibiotique ciblé de plusieurs jours.

Pratiquer une analyse des urines au moyen d’une bandelette ou d’un examen plus complet (ECBU) afin de confirmer l’infection. Puis la traiter par des antibiotiques (fosfomycine en dose unique, furadantine, pivmécillinam). Et ne pas oublier de boire autour de 1 litre ½ d’eau par jour, pour rincer la vessie et la débarrasser des germes qui s’y trouvent. Si les symptômes persistent au bout de 3 jours ou s’aggravent (fièvre++, vomissements, frissons, douleurs rénales), il faut absolument (re)prendre contact avec son médecin-traitant.  

Bien sûr, plusieurs : - Boire beaucoup d’eau comme je viens de le dire ; - Respecter les mesures d’hygiène, ce qui diminue le risque de survenue d’un épisode et ses récidives ; - Eviter une toilette excessive, en particulier les douches vaginales ; - Utiliser un gel lavant doux, sans savon, en écartant les gels intimes parfumés ; - Faire attention aux gels spermicides ; - Ne pas se retenir d’uriner, en particulier avant et après les rapports : - Aller uriner toutes les 3h même en l’absence d’envie ; - Porter des vêtements de coton plutôt que des synthétiques ; - Et enfin, un conseil de bon sens, très efficace : s’essuyer après la selle, d’avant vers l’arrière et pas l’inverse, pour des raisons facilement compréhensibles. 

Une plante, la canneberge, empêche le colibacille de s’accrocher à la paroi vésicale, ce qu’il fait volontiers. Elle peut être essayée sans risques à la dose de 36 mg/jour. Elle est efficace dans la moitié des cas. Le jus de fruit de canneberge par contre n’a aucun effet. Des probiotiques locaux peuvent également constituer une alternative aux antibiotiques, tout comme un sucre simple, le D-mannose, efficace lui aussi mais un peu moins d’une fois sur 2 pour empêcher la fixation du colibacille. Un vaccin, avec un niveau de preuve correct, est disponible dans certains pays mais pas encore chez nous.

La cystite est une infection banale, facile à prévenir et à traiter dans la majorité des cas. Mais elle est volontiers à rechutes ce qui nécessite de bien suivre les recommandations hygiéniques et préventives vraiment in-dis-pen-sables pour éviter de tomber dans la noria d’antibiotiques de moins en moins efficaces ou carrément résistants. 

https://youtu.be/IFBejAoFz5U

Docteur Serge Rafal

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