Le Hezbollah, fournisseur de la mafia arabe israélienne

Quatre Arabes israéliens ont été mis en examen pour trafic d'armes avec des organisations criminelles. Des armes fournies par le Hezbollah. Pour l'organisation terroriste chiite libanaise, tous les moyens sont bons, et d'ailleurs cette affaire est loin d'être la première du genre. Il y a une trentaine d'années, c'était le trafic de drogue qui était largement utilisé par les organisations terroristes du Liban, pour affaiblir la société israélienne. Aujourd'hui, le Hezbollah trouve son intérêt en exploitant la criminalité organisée, et en fournissant des armements "haut de gamme", si l'on peut dire. On parle notamment de mines antipersonnel de fabrication iranienne. Les 4 Arabes israéliens devaient monter un réseau de trafic d'armes destiné à alimenter la guerre que se livrent les gangs mafieux du secteur arabe pour le contrôle des activités de trafic et de racket. Dans ce cas, c'est le Shin Beth qui a mené l'enquête et permis de remonter la filière jusqu'aux 4 suspects et de saisir leur arsenal. Même si la frontière avec le Liban est scrutée et surveillée en permanence par les services de sécurité, le dispositif n'est jamais étanche à 100% et les trafiquants parviennent toujours à trouver des brèches. Le Hezbollah tente aussi constamment de recruter des citoyens arabes israéliens à des fins spécifiquement terroristes, notamment pour obtenir des renseignements sur des sites stratégiques et des vulnérabilités sécuritaires. Et il ne faut pas oublier qu'en mars dernier, la milice chiite avait réussi à faire passer un terroriste depuis le Liban jusqu'à l'intérieur d'Israël, qui avait fait sauter une bombe de forte puissance au carrefour Megiddo, dans le nord du pays. L'attaque avait fait un blessé grave. Et le terroriste avait presque réussi à repasser au Liban avant d'être intercepté et abattu. Il n'est pas impossible que la milice chiite libanaise ait choisi ce canal mafieux pour atteindre des groupes terroristes, mais les services de sécurité intérieure n'ont pas réussi à trouver les preuves d'un lien terroriste avéré. Cette menace du Hezbollah est évidemment sans commune mesure avec l'arsenal de plus de 100.000 roquettes et missiles qu'il pointe en permanence contre Israël, ou encore ses attaques terroristes contre des cibles israéliennes à l'étranger. Mais c'est en quelque sorte une brèche de plus qu'il peut exploiter pour affaiblir Israël de l'intérieur. Et on voit que depuis des mois, l'organisation pro-iranienne multiplie les provocations pour tester la réactivité d'Israël parce qu'elle est convaincue que la crise politique liée à la réforme judiciaire qui divise le pays, a un effet direct sur la qualité de sa défense. Le démantèlement de ce trafic d'armes du Hezbollah destinées aux organisations mafieuses du secteur arabe justifie l'intervention du Shin Beth dans la lutte contre la criminalité. Et les services de sécurité intérieure étaient dans leur rôle de défense de la sécurité du territoire. Mais le Shin Beth ne peut pas faire le travail de la police et il a aussi besoin de toutes ses ressources pour lutter contre le terrorisme. Pascale Zonszain