Le président israélien entame aujourd'hui sa visite officielle aux Etats-Unis dans un contexte compliqué entre Washington et Jérusalem. Mais Itzhak Herzog sera accueilli à bras ouverts ce soir par Joe Biden à la Maison Blanche. Sur ce point au moins, aucun doute possible. Les deux chefs d'Etat sont de vieilles connaissances et quoi qu'on en dise, Joe Biden reste un des présidents américains les plus pro-israéliens. Ce qui ne veut pas dire que leur entretien ne sera pas franc et ouvert, comme on dit en langage diplomatique pour définir une discussion qui ne l'est pas. Ce n'est pas un secret, l'administration démocrate n'aime pas la ligne politique de l'actuel gouvernement israélien, ce qui vaut à Benyamin Netanyahou d'être privé d'invitation à la Maison Blanche depuis bientôt sept mois, qu'il a repris ses fonctions à la tête de l'exécutif. Dans une récente interview sur la chaine CNN, Joe Biden avait déploré que la coalition israélienne compte parmi les ministres les plus extrémistes qu'il ait connus alors qu'il peut remonter jusqu'à Golda Meir. Le président américain s'inquiète d'une possible dérive illibérale d'Israël, si la réforme judiciaire est menée à son terme sans un large consensus dans la population. Il se dit également préoccupé par la politique menée en Judée Samarie, trop nationaliste à son goût en ce qu'elle encourage la construction dans les implantations et alimente les tensions avec les Palestiniens. Dire qu'il s'agit d'une ingérence américaine dans les affaires intérieures d'Israël serait donc un peu trop simpliste. Mais pour l'instant, ça handicape le gouvernement israélien, en particulier quand il essaie de se faire entendre par Washington sur le dossier du nucléaire iranien.
Si la visite d'Itzhak Herzog peut aider à améliorer le dialogue, ce sera en tout cas l'occasion de rappeler les fondamentaux de l'alliance entre les Etats-Unis et Israël. D'autant que le président israélien s'était personnellement impliqué durant plus de trois mois dans une médiation entre la majorité et l'opposition pour tenter de trouver un compromis sur la réforme judiciaire. Mais il reste ce problème des valeurs fondamentales communes sur lesquelles s'articule la relation américano-israélienne et que l'administration Biden rappelle en toute occasion, pour signaler à Israël qu'il y a danger à toucher à ce socle démocratique commun. Il y a tout juste une semaine, Thomas Friedman, l'éditorialiste du New York Times - très proche du président démocrate - évoquait dans une tribune une "réévaluation américaine de la relation avec le gouvernement Netanyahou". Alors même si cela a ensuite été démenti par la Maison Blanche, le message était quand même passé.
Pourquoi est-ce que les Américains insistent tellement sur le caractère démocratique de l'Etat d'Israël ? Parce que c'est ce qui fait la particularité de la relation bilatérale. On dit que les Etats n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts. Si on regarde les choses d'un point de vue cynique, Israël n'offre pas de position stratégique intéressante et n'a pas non plus de ressources naturelles cruciales, raisons pour lesquelles les Etats-Unis peuvent entretenir des relations avec des pays qui ne sont pas précisément des démocraties. Dans le cas d'Israël, c'est d'abord son statut de démocratie qui en fait un allié naturel pour les Etats-Unis. L'Amérique non plus n'est pas exempte de dérives ces derniers temps, du wokisme à l'ultra-conservatisme. Il est donc important pour Israël de préserver cette relation, au-delà des clivages politiques.
Pascale Zonszain
Isaac Herzog à Washington : une visite compliquée
Israël.
Publié le 18/07/2023 à 09h26 - Par Eitanite Bellaiche
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