En attendant leur passeport vert, les Israéliens ont déserté leur domicile ce weekend pour investir tous les lieux publics accessibles à peu près sans limitation. Il faut dire que la météo printanière a largement contribué à une ambiance de vacances. La plupart des parcs naturels qui ont pu rouvrir ont fait le plein de visiteurs. Dans le sud du pays, le festival qui marque la floraison des anémones dans la région du Néguev a attiré les familles qui sont venues admirer le phénomène naturel qui marque le dernier chapitre de l'hiver israélien. Il y a aussi ceux qui ont choisi de monter vers le nord et le Hermon, pour profiter de la timide couche de neige qui est tombée cette année sur l'unique station de sports d'hiver du pays. Epidémie oblige, le Magen David Adom a eu l'idée de profiter de ces rassemblements pour organiser des centres de vaccination en plein air. Une initiative originale, qui a permis d'attraper au vol quelques centaines de promeneurs qui ont ainsi optimisé leur balade dans la nature.
Et pour continuer à s'accrocher aux bonnes nouvelles, les ministres de la Santé et de la Culture ont trouvé un accord qui va permettre la reprise de l'activité culturelle en Israël à partir du 23 février. Comme toujours, il faut encore affiner le dispositif et notamment ses aspects juridiques, mais sur le principe, les musées, les spectacles et les bibliothèques seront les premiers à reprendre. Les représentations seront limitées à une jauge maximale de 75% et à 300 spectateurs en salles fermées et à 500 personnes en plein air. L'accès sera toutefois réservé aux personnes totalement vaccinées et à celles qui ont guéri du Covid. Il sera interdit de faire entrer de la nourriture, et le port du masque restera obligatoire. C'est une première bouffée d'oxygène pour le public et pour le secteur de la culture, même si on estime à seulement 30% la proportion de théâtres et de salles de spectacle qui seront en mesure de s'organiser à temps pour s'adapter aux contraintes sanitaires.
Ce qui reste quand même une première étape vers un retour à la normalité. Les Israéliens ont été sevrés de presque toutes les activités culturelles depuis bientôt un an. Outre le fait que le secteur a été gravement sinistré, l'épreuve a aussi été longue et difficile pour une population qui n'avait jamais renoncé à la culture, même durant les périodes de guerre.
Il reste encore à mettre en place toutes les autres modalités qui permettront une reprise du reste de l'activité économique. Le secteur du tourisme attend notamment un plan de réouverture, alors que les hôtels comptent sur les fêtes de Pessah à la fin mars. Même expectative pour les secteurs de la restauration et du commerce, qui veulent au moins pouvoir accueillir la population vaccinée le plus rapidement possible.
Mais les autorités sanitaires mettent en garde contre un déconfinement trop rapide. Même en tenant compte de l'avancement de la campagne vaccinale, les chiffres de la contamination repartiront à la hausse. Il faut donc trouver un équilibre, qui exigera probablement de nouveaux sacrifices. En ligne de mire, la fête de Pourim à la fin du mois, qui pourrait se dérouler en comité restreint.
Pascale Zonszain
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.