Michel Houellebecq et Chems-Eddine Hafiz se sont rencontrés jeudi matin à l'initiative du grand rabbin de France, Haïm Korsia. À 9 heures, les deux chefs religieux et l'auteur français contemporain le plus lu dans le monde se sont donc rencontrés autour d'un café. Chems-Eddine Hafiz a expliqué à Michel Houellebecq la grande émotion suscitée par ses propos. « Si l'on suit à la lettre les mots de Michel Houellebecq, je suis moi-même un voleur, explique-t-il. Je lui ai dit qu'il n'aurait jamais dû essentialiser les musulmans en les opposant aux Français “de souche” ».
Michel Houellebecq a tenu à restituer ses propos dans leur contexte, en précisant qu'ils avaient été tenus dans une longue discussion de six heures, et a reconnu que « les paragraphes concernés sont ambigus ». L'écrivain s'est engagé à les préciser dans un futur livre qui regroupera l'intégralité de sa conversation avec Michel Onfray parue dans Front Populaire. Michel Houellebecq a confié les paragraphes explicités au Figaro, qui les reproduit dans leur intégralité sur son site internet. « Je ne crois pas, pour ma part, que les conditions soient actuellement réunies (concernant la guerre civile, NDLR). Il faudrait d'abord que la police ne puisse effectivement plus pénétrer dans certains quartiers ; ce n'est pas le cas : ils ont parfois du mal, ils doivent déployer les grands moyens, mais ils y arrivent. Il faudrait ensuite que l'armée elle-même ne puisse plus y pénétrer ; et ça, ça me paraît pour l'instant improbable », détaille l'auteur. Concernant le deuxième passage incriminé, il ajoute notamment : « Les histoires de voile, de burkini, de nourriture halal etc., les Français s'en ficheront complètement dès qu'ils ne percevront plus les musulmans comme une menace pour leur sécurité. Ce qu'ils demandent, et même qu'ils exigent, c'est que les criminels étrangers soient expulsés, et en général que la justice soit plus sévère avec les petits délinquants. Beaucoup plus sévère. »
Gabriel Attal
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.