Pour être tout à fait précis, c'est seulement le 14 novembre que le président Herzog a confié à Benyamin Netanyahou le mandat de former le nouveau gouvernement israélien. C'est-à-dire après la publication des résultats officiels et définitifs des élections du 1er novembre. Mais en réalité, le chef du Likoud savait, dès le jour du scrutin, qui seraient les partenaires de sa coalition, puisque c'est avec eux qu'il avait fait campagne. Ce fameux bloc Netanyahou, composé du Likoud, de la liste Sionisme Religieux et des deux partis orthodoxes. Et avec une force politique pesant 64 députés sur les 120 que compte la Knesset, pas de suspense ni de besoin d'aller chercher ailleurs. Alors, pourquoi Benyamin Netanyahou n'est-il toujours pas en mesure d'aller voir le chef de l'Etat pour lui annoncer qu'il a réussi à former son gouvernement, alors qu'il a déjà utilisé 23 des 28 jours que lui accorde la loi ?
Le bloc formé autour du Likoud est homogène, puisqu'il n'est constitué que de partis de droite. Mais c'est justement cette évidence qui les rend peut-être d'autant plus gourmands. Puisque Benyamin Netanyahou ne peut se tourner vers d'autres partenaires sans avoir l'air de trahir ses promesses électorales, il est bien obligé de satisfaire les exigences de ses alliés, qui estiment qu'ils ne reverront pas de sitôt un alignement des planètes qui leur soit aussi favorable. C'est pour cela que les partis qui forment la liste Sionisme Religieux tenaient tellement à obtenir des ministères et des postes qui leur permettent de mettre en œuvre leur programme politique sur le renforcement des implantations de Judée Samarie, l'identité juive ou la réforme du système judiciaire. Et les partis orthodoxes, qui sont plus accoutumés aux compromis pour rester dans la majorité, ont décidé eux aussi de faire monter les enchères. Une configuration à laquelle Benyamin Netanyahou, dont c'est pourtant le sixième gouvernement, n'avait pas été habitué. Sans compter que le Likoud attend toujours de savoir ce qui lui restera à se partager.
Bien sûr, le délai qui doit expirer dimanche peut être prolongé de 14 jours par le président, si Benyamin Netanyahou en fait la demande. Le président peut, mais il n'y est pas obligé. On a d'ailleurs vu par le passé des cas où le chef de l'Etat décidait de renvoyer la balle vers la Knesset, estimant que le candidat désigné ne pourrait pas former son gouvernement, même avec deux semaines de plus. C'est ce que le président Rivlin avait fait en 2020, quand Benyamin Netanyahou n'avait pas réussi à former un gouvernement au bout de 28 jours. Mais à l'époque, le contexte était différent. Le chef du Likoud ne pouvait pas compter sur un bloc majoritaire et devait aller chercher le soutien chez des partis concurrents.
Et puis, pour s'assurer le soutien de ses alliés politiques, Benyamin Netanyahou a dû prendre des engagements qui vont nécessiter au préalable le vote de plusieurs textes de loi, que ce soit pour permettre à Arié Derhy, le leader du Shas de reprendre un portefeuille ministériel alors qu'il a été condamné à une peine d'emprisonnement avec sursis, ou pour adapter les ministères obtenus par Itamar Ben Gvir et Bestalel Smutrich avec des transferts de compétences qui doivent être avalisés par le parlement. Même ces contingences techniques prennent du temps et rien ne peut se faire tant que la Knesset n'aura pas élu son nouveau président, ce qui n'aura lieu que lundi prochain. Difficile pourtant d'imaginer que le chef de l'Etat n'accordera pas à Benyamin Netanyahou une rallonge jusqu'au 1er janvier, malgré les appels de l'opposition.
Pascale Zonszain
Gouvernement Netanyahou : pourquoi ça traine
Israël.
Publié le 07/12/2022 à 09h28 - Par Gabriel Attal
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