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Un diagnostic plus précoce dans la maladie de Parkinson ? La chronique du docteur Serge Rafal

France.

Les chercheurs du monde entier travaillent sur les maladies neuro-dégénératives dont les plus symboliques sont celles d’Alzheimer et de Parkinson. De gros progrès ont ainsi été réalisés dans leur compréhension et tout récemment sur la possibilité d’un diagnostic plus précoce de cette dernière qui semble apparaître chez les seniors mais qui démarre en réalité plusieurs années plus tôt dans la vie, 20 ans pensent même certains.  C’est la deuxième maladie neuro-dégénérative en France, loin derrière la maladie d'Alzheimer. Elle touche en effet 150 000 personnes (0,04% des 40-49 ans et plus de 2% des octogénaires), 2 fois plus souvent des messieurs que des dames, contre un peu plus d’un million pour la maladie, décrite en 1907, par le psychiatre allemand Aloïs Alzheimer. Des estimations laissent à penser que le nombre des parkinsoniens pourrait atteindre les 225 000 en 2030. Elle se caractérise par la disparition progressive des cellules impliquées dans les capacités motrices et cognitives du cerveau. Ce qui a pour conséquences, 3 types de symptômes, plus ou moins intenses et variables d’un jour à l’autre, et même d’un moment à l’autre de la journée : - Un tremblement de repos qui atteint préférentiellement les MS et disparaît avec les mouvements volontaires et le sommeil, - Une rigidité musculaire avec lenteur des mouvements, difficultés à initier la marche, réduction de l’expression du visage et des mimiques, troubles de l’équilibre, - Un ralentissement cérébral avec des problèmes de mémoire, de reconnaissance des objets, de l’élocution (parole monotone), de l’écriture, de la déglutition, Et dans la moitié des cas s’associe une anxiété, de la déprime ou de la dépression, des troubles du sommeil, de la constipation qui peut d’ailleurs constituer le symptôme inaugural, plusieurs années avant les autres signes. Les causes de la maladie restent relativement méconnues, les spécialistes évoquent une origine plurifactorielle : - Une prédisposition génétique, il existe des familles (5%) où la maladie est indiscutablement plus courante avec une mutation connue sur un gène, responsable des dysfonctionnements ; - Des facteurs environnementaux : exposition répétée à certains métaux lourds (plomb, manganèse, cuivre), à des pesticides (DDT et chlordécone qui multiplient par 2,5 le risque de contracter la maladie) ; - Le rôle d’une protéine exprimée dans les cellules nerveuses, l’alpha-synucléine, qui au cours de la maladie, s’agrège dans le corps des neurones dopaminergiques. Ce qui entraîne un déficit de la production de ce neurotransmetteur, responsable entre-autre des cellules qui commandent le mouvement. Les chercheurs estiment que les 1ers symptômes de la maladie apparaissent lorsque la moitié de ces neurones dopaminergiques est altérée, ce qui est bien entendu trop tardif et fâcheux. On affirme le diagnostic de la maladie par l’examen du patient et les symptômes moteurs que je viens de décrire, étayés par l’imagerie, mais avec malheureusement des taux élevés d’erreurs. La détection de cette protéine pathologique se trouve donc depuis qqs années au centre de nombreuses études mais elle s’est pour le moment toujours heurtée à un dosage compliqué à réaliser car invasif. Cet obstacle est en passe d’être levé puisqu’une équipe canadienne vient de publier une petite étude, à confirmer évidemment, sur les possibilités de mettre en évidence les précurseurs de la nucléine dans le sérum. Ce qui ouvrirait la voie à un diagnostic et donc à une prise en charge plus précoce, qui protègerait la détérioration des neurones dopaminergiques. « J’ai refermé sur toi mes bras et tant je t’aime que j’en tremble » écrit joliment le poète. L’être aimé mérite bien sûr qu’on tremble pour lui mais pas à cause de cette maladie détestable. https://youtu.be/fPQBceSqlXk Docteur Serge Rafal

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