L'Autorité Palestinienne en route vers le chaos ?

Israël.

Pour qui a vu les images des dernières 24 heures en provenance de la Casbah de Naplouse, il est clair que la violence qui a visé les forces de sécurité palestiniennes, n'a rien à envier à celle qui accueille les soldats de Tsahal. Jets de pierres, de bouteilles incendiaires, pneus enflammés et même tireurs embusqués, seuls les uniformes et les véhicules blindés des services de l'Autonomie faisaient une différence dans le paysage. Et pourtant, l'opération d'arrestation qui visait un membre du Hamas était exactement ce que réclamaient depuis des semaines les responsables de la défense israélienne de leurs homologues palestiniens. Le problème, c'est que ce réveil intervient peut-être déjà trop tard. En réalité, cela fait plusieurs mois que l'on constate une nette décrue du nombre d'interventions des services de sécurité de l'Autonomie à l'intérieur des agglomérations palestiniennes, en particulier dans des villes du nord de la Samarie, comme Djénine et Naplouse. Et quand la coordination sécuritaire fonctionnait de manière satisfaisante entre Israël et l'Autorité Palestinienne, ses services de sécurité contribuaient à hauteur de 30% du nombre d'attentats terroristes déjoués. On en est évidemment très loin aujourd'hui. Et c'est une sorte de cercle vicieux qui s'est mis en place. Pour occuper le vide laissé par l'Autonomie, ce sont les forces de sécurité israéliennes qui entrent dans les localités palestiniennes pour procéder aux arrestations nécessaires. Ce que Tsahal fait depuis près de trois mois, dans le cadre de l'opération "Brise-lames", lancée à la suite de la vague d'attentats du printemps. Mais ce faisant, non seulement le niveau de violence augmente, on voit ce à quoi les soldats de Tsahal sont confrontés, et qui ressemble de plus en plus à une guérilla urbaine. Mais de surcroit, l'Autorité Palestinienne apparait de plus en plus affaiblie aux yeux de sa population. Car ce sont des bandes armées qui prennent peu à peu possession des villes autonomes du nord de la Samarie, avec le risque d'effet domino sur le reste des territoires sous le contrôle de l'Autorité Palestinienne. Ce n'est d'ailleurs pas l'Autorité Palestinienne en tant qu'entité qui est contestée par sa population, mais le fonctionnement de ses institutions et l'affaiblissement de ses capacités de gouvernance. Et on assiste à ce qui commence à ressembler à une intifada intérieure palestinienne, où de jeunes Palestiniens optent pour la violence, contre Israël, mais aussi contre le régime de Mahmoud Abbas. Une violence qui n'est pas seulement attisée par le Hamas ou le Djihad islamique, mais qui se réveille aussi au sein du Fatah, le propre mouvement de Mahmoud Abbas. Les brigades des Martyrs d'Al Aqsa du Fatah, au palmarès terroriste particulièrement meurtrier durant la Seconde intifada des années 2000, sont redevenues visibles et actives. Les affrontements hier à Naplouse contre les services de sécurité de l'Autonomie étaient largement menés par le Fatah. Ce qui signifie que la guerre de succession pour la tête de l'Autorité Palestinienne a déjà commencé, même si Mahmoud Abbas est toujours au pouvoir. Et ce, alors que le successeur de Yasser Arafat n'a pas laissé émerger de ses rangs une nouvelle génération de leaders. Dans ce contexte, la marge de manœuvre d'Israël devient de plus en plus complexe. Impossible de laisser sans réagir des groupes terroristes s'organiser à l'intérieur des villes palestiniennes, mais difficile aussi de laisser le régime de Mahmoud Abbas s'enfoncer, sans alternative. Car c'est une bombe à retardement qui se prépare en Judée Samarie. [playlist ids="178545"] Pascale Zonszain

pzoom210922

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

Inscrivez vous à la newsletter
La météo locale
L'Autorité Palestinienne en route vers le chaos ?