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Attentat du 14 juillet à Nice : Christian Estrosi dans le collimateur de la justice et menacé d’un procès

France.

Attentat du 14 juillet à Nice : Christian Estrosi dans le collimateur de la justice et menacé d’un procès
(Crédit: DR)
L’affaire de l’attentat de Nice n’est pas finie et Christian Estrosi pourrait même être jugé pour « homicides et blessures involontaires commis par manquement à une obligation de sécurité ». Un coup dur assurément pour celui qui était à l’époque maire- adjoint chargé de la sécurité et qui avait témoigné au procès en 2022. Dans le volet de l’enquête sur le dispositif de sécurité, quatre personnes ont été placées sous le statut de témoins assistés, dont l’actuel maire de Nice.

Requalification des faits beaucoup plus sévère

Dans l’enquête sur le dispositif de sécurité en place lors de l’attentat de Nice, sur la Promenade des Anglais, le parquet s’est déclaré favorable à une requalification des faits mercredi. « Les faits sont susceptibles d’une requalification en homicides et blessures involontaires commis par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence », a déclaré le procureur de la République de Nice Xavier Bonhomme, confirmant son réquisitoire supplétif du 5 juillet révélé mercredi par Le Parisien/Aujourd’hui en France. Une qualification plus sévère donc que la simple « mise en danger de la vie d’autrui » jusque-là retenue pour l’instruction de ce volet de l’attentat de Nice, qui avait fait 86 morts et plus de 400 blessés le 14 juillet 2016, sur la Promenade des Anglais. La mise en danger, « c’est ne pas avoir mis en place un dispositif de nature à éviter un événement majeur », a précisé le magistrat : « L’homicide ou les blessures involontaires, c’est une imprudence, un manquement à une obligation de sécurité, une inattention qui a causé directement le dommage. »

Retour sur l’attentat de masse sur la Promenade de Nice le 14 juillet

Ce soir de fête nationale, près de 30.000 personnes étaient réunies sur la Prom', pour le feu d’artifice, quand un camion de 19 tonnes, conduit par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, demeurant à Nice, avait foncé dans la foule. Près de 500 personnes avaient été fauchées, dont 86 tuées, avant que le chauffeur soit abattu par les forces de l’ordre. Le procès sur l’attentat lui-même, qui a permis de juger des complices de l’auteur de l’attentat, s’est achevé en décembre, avec des condamnations de deux à 18 ans d’emprisonnement, contre huit personnes.

La question de la sécurisation mise en place le soir de l’attentat met en cause Christian Estrosi

Le dossier, confié à trois juges d’instruction, concerne la sécurisation mise en place conjointement par les autorités municipales et préfectorales pour la « Prom' Party » le soir de l’attentat. La semaine dernière, à l’occasion du septième anniversaire de l’attentat, plusieurs associations locales de victimes avaient fait part de leur « réelle inquiétude ». Cette demande du parquet représente « un joli signe d’espoir, cela veut dire que les investigations vont se poursuivre » selon Me Virginie Le Roy, avocate de l’association Promenade des Anges. Les autorités compétentes avaient tout à fait connaissance du risque terroriste, car on était en état d’urgence.

4 personnes placées sous le statut de témoins assistés dont Christian Estrosi

Dans ce volet de l’enquête, quatre personnes ont été placées sous le statut de témoins assistés : l’ex-préfet des Alpes-Maritimes, Adolphe Colrat, son directeur de cabinet de l’époque, François-Xavier Lauch, l’actuel maire de Nice, Christian Estrosi, à l’époque premier adjoint chargé de la sécurité pour cause de cumul des mandats, et Philippe Pradal, aujourd’hui premier adjoint de M. Estrosi et député, qui occupait alors la fonction de maire.

« On doit la vérité aux victimes »

Pour que des mises en examen interviennent, il faudra « établir dans un premier temps des manquements avérés », a encore expliqué le procureur. « À ce stade, des éléments nous laissent penser que c’est tout à fait envisageable. C’est pour cette raison qu’il faut poursuivre les investigations et les auditions. » « Il faut rester prudent, j’ignore la position des magistrats instructeurs. Cela ne veut pas dire d’une manière certaine qu’il y aura des mises en examen et qu’en cas de mise en examen il y aura un procès », a cependant ajouté le magistrat. « On doit la vérité aux victimes », a insisté le procureur. Les peines encourues pour « homicides et blessures involontaires » sont de 5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende. Michel Zerbib

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