Qui va siéger au gouvernement Netanyahou ?

Israël.

Hier, hasard du calendrier, était aussi la journée de commémoration d'Itzhak Rabin, le Premier ministre israélien assassiné par un extrémiste de droite il y a 27 ans. Les cérémonies officielles ont été l'occasion pour le président Herzog d'appeler à la modération. " N'ayez pas peur de faire des compromis pour prévenir plus de fracture et de division entre nous " a déclaré le chef de l'Etat à la classe politique. Mais cette adresse devrait rester un vœu pieux. Le Premier ministre sortant, Yaïr Lapid, qui a pris la parole à sa suite, a tenu à doucher ses espoirs. "Il n'y a aucun scénario où Yesh Atid puisse rallier le prochain gouvernement" a affirmé le leader centriste, qui doit passer le relais dans quelques jours à Benyamin Netanyahou. Même position du côté du parti de Benny Gantz où l'on a déjà formellement exclu toute éventualité de partenariat avec le Likoud, qui d'ailleurs n'a rien proposé de tel. C'est donc le bloc des partis rassemblés autour de Benyamin Netanyahou qui va former le nouveau gouvernement avec une majorité de 64 députés sur les 120 que compte la Knesset. Le chef du Likoud a déjà entamé des consultations informelles avec les chefs de partis de son camp pour écouter leurs demandes et leurs propositions. Son objectif est d'aller vite et si possible de boucler la formation de son cabinet pour le présenter à la Knesset le jour même de son investiture, c'est-à-dire le 15 novembre. Du côté du parti Sionisme Religieux, les deux leaders Betsalel Smutrich et Itamar Ben Gvir ont décidé d'aller aux négociations ensemble. Pourtant, ils auraient pu reprendre leur indépendance, comme ils l'avaient fait après les élections précédentes de mars 2021, où Smutrich avait sa formation de 5 députés, et que Ben Gvir devenait le seul député de Puissance Juive. Mais quand on passe de 6 à 14 mandats, cela change évidemment la donne. Et les deux élus nationalistes ont tout intérêt à préserver leurs forces et à peser le plus lourd possible dans la nouvelle coalition, face aux 34 députés du Likoud, aux 11 du Shas et aux 7 élus du parti ashkénaze Yaadut HaTorah. Et c'est maintenant que commence la course aux ministères. Benyamin Netanyahou voudra conserver les portefeuilles les plus importants pour le Likoud, mais devra faire des concessions. S'il veut garder la Défense, il devra céder sur les Finances, qu'il pourrait attribuer à Arié Derhy, son fidèle allié du Shas. Le ministère de la Sécurité intérieure devrait échoir à l'ultranationaliste Itamar Ben Gvir, qui l'a formellement revendiqué quelques jours avant les élections, et qui a axé l'essentiel de sa campagne sur l'insécurité. Il y aura aussi une lutte serrée autour du ministère des Cultes, qui intéresse aussi bien les orthodoxes que Sionisme Religieux. Tous veulent en finir avec la réforme entreprise par le gouvernement sortant sur les conversions et la cacherout. L'attribution du portefeuille de la Justice sera encore plus sensible, au vu du projet de réforme du système judiciaire porté par le parti de Smutrich et Ben Gvir et qui veut réduire les pouvoirs de la Cour Suprême et retirer du code pénal les délits qui ont conduit Netanyahou devant le tribunal. L'Education pourrait aussi être réclamée par Sionisme Religieux qui veut renforcer l'enseignement de la pensée et de l'histoire juives dans les établissements laïcs. Les Affaires étrangères devraient sauf surprise, revenir au Likoud. Et de préférence à un proche de Netanyahou. Le futur Premier ministre israélien tient à garder le contrôle, au moins sur sa politique extérieure. [playlist ids="185187"] Pascale Zonszain

pzoom071122

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