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Procès attentat de Nice : "rétrospectivement, une autre organisation aurait pu être envisagée", avoue Philippe Pradal, maire de Nice lors de l'attentat

France.

Après les six heures d’audition de Christian Estrosi, Philippe Pradal, maire de Nice au moment de l’attentat, lors de sa déposition à la barre du procès du 14 juillet 2016, a répondu jeudi 20 octobre aux multiples questions sur la sécurisation de la Promenade des Anglais de Nice.

Philippe Pradal admet lui un défaut d’organisation

"Dire que tout a fonctionné serait une insulte à la mémoire de ceux qui ont perdu la vie, à la mémoire des victimes..." Mais peut-on parler de défaillance? "En raison des infos sur la menace, sur les modes opératoires envisagés, l’état de nos connaissances à ce moment, collectivement les acteurs de la sécurisation ont estimé qu’ils avaient amené la réponse adéquate", a estimé Philippe Pradal, aujourd’hui député des Alpes-Maritimes, maire de Nice lors de l’attentat du 14 juillet 2016. L’élu, qui, avec l’audition fleuve de Christian Estrosi a attendu son tour plus de six heures pour déposer à la barre de la cour d’assises spéciale de Paris a toutefois tenu à ne pas enfoncer l’organisation: "Rétrospectivement, on se dit qu’une organisation différente aurait pu, aurait dû être envisagée". Les parties civiles attendaient cela depuis le début du procès. L’actuel maire de Nice s’est, lui, refusé à admettre la moindre défaillance. Pour lui la Ville avait fait ce qu’il fallait, en fonction des recommandations de l’État, seul garant de la sécurité.

Ne pas faire le procès d’Estrosi a demandé le président

Pour lui , l’objet de ce procès  est de juger seulement les huit accusés en fonction de leur implication dans l’attaque. Mais c’est vrai,  la sécurisation de l’événement organisée le soir de la fête nationale a été le sujet des débats ce jeudi. "Pas d’alerte particulière." À la barre, Pradal a évoqué le mouvement de foule, les cris, et l’appel qu’il reçoit pour lui indiquer qu’il se passe quelque chose. Philippe Pradal a contacté alors Christian Estrosi, "son" adjoint à la sécurité.

Le président Raviot a enchaîné les questions

Le président Laurent Raviot a enchaîné les questions précises. Le dispositif de sécurité était-il différent des années précédentes, différent de celui de l’Euro 2016 de football? Le président veut savoir qui assistait aux réunions de préparations. "Non, je n’y étais pas, ni moi, le maire, ni l’adjoint à la sécurité, mais la direction de la police municipale, la direction de l’événementiel, et le cabinet du maire." "Avez-vous été alerté de difficultés particulières tenant à la sécurisation, soit par manque de moyens, soit par manque d’effectifs, soit par le fait d’une menace particulière? », a interrogé le président. Il n’y a eu "aucune alerte", a juré Philippe Pradal.

Les plots en béton … « on a pensé que ce n’était pas nécessaire »

Virginie Le Roy, avocate de Promenade des Anges veut savoir pourquoi n’a-t-on pas installé des plots. C’est elle qui a fait citer le maire de Nice à l’époque des faits. Une question simple. Pourquoi n’a-t-on pas installé ces plots, ou des véhicules pour entraver la circulation, en travers des routes? Pourquoi, insiste-t-elle, "ça paraît tellement simple". "Au moment où le dispositif est arrêté par l’État, en raison de l’état de la menace, cela ne faisait pas partie des demandes de l’État", a fini par répondre Philippe Pradal. Bien plus bouleversé en apparence que le maire de Nice. "C’est difficile d’entendre aujourd’hui qu’il aurait fallu le faire"  "Et je comprends que ce soit difficile à attendre qu’à l’époque, on a pensé que ce n’était pas nécessaire"... le procès reprendra mardi. Michel Zerbib

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