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Marc Bloch historien et résistant : "Je meurs, comme j’ai vécu, en bon français" 1886-1944, la chronique de Michel Zerbib

France.

Marc Bloch historien et résistant : "Je meurs, comme j’ai vécu, en bon français" 1886-1944, la chronique de Michel Zerbib
(Crédit : Twitter)
L'historien Marc Bloch, une des grandes figures de la Résistance française continue à inspirer toutes celles et ceux qui veulent servir la France et ses valeurs. Un véritable patriote antifasciste qui, s’il n’était pas un juif honteux, mettait la France au dessus de tout. "Je revois encore cette minute charmante ou on me présenta une nouvelle recrue, un monsieur de 50 ans, décoré, le visage fin sous les cheveux gris argent, un regard aigu derrière ses lunettes… mon visiteur me sourit en me tendant la main. C’est ainsi que le professeur Marc Bloch entra dans la Résistance. Tout de suite, dans notre vie haletante, traquée, forcement bohème, j’admirais le souci de méthode et d’ordre qu’apportait notre cher maitre. Il nous apprenait avec zèle les rudiments de l’action illégale et de l’insurrection. Et l’on vit bientôt le professeur en Sorbonne partager avec flegme cette épuisante vie de «chiens de rue »que fut la résistance clandestine dans nos villes… Il aimait le danger et il avait, comme parle Bossuet « une âme guerrière maitresse du corps qu’elle anime. « Celui qui écrit ces lignes est Georges Altman dans l’avant propos du célèbre livre posthume de Marc Bloch 'L’étrange défaite'". Marc Bloch, en 1940 « plus vieux capitaine de l’armée française » était d’abord un grand historien. Quelles sont ces origines ? Marc Bloch était issu d’une famille juive qui s’était fixée en Alsace au 18ème siècle. Brillant élève, il avait intégré l’Ecole normale supérieure à l’âge de 18 ans. Agrégé d’histoire et de géographie en 1908. Mobilisé en août 1914, il avait été cité 4 fois à l’ordre de l’armée pour « son sang froid, son courage, son mépris absolu du danger » et considéré par ses supérieurs comme un officier remarquable. Marc Bloch fut donc un grand soldat décoré de la Croix de guerre et de la légion d’honneur. Le grand intellectuel. Il devient très vite après sa thèse de doctorat en 1920, un grand professeur d’histoire médiévale à la faculté des lettres de Strasbourg puis de La Sorbonne Les rois Thaumaturges, son grand livre qui le fait entrer dans dans la cour des grands intellectuels. Il est avec son ami Normalien Lucien Febvre, le fondateur de l’école des Annales qui va révolutionner les sciences historiques. En 1939 Marc Bloch, malgré son âge, 53 ans et sa famille nombreuse, a été mobilisé à sa demande chargé à l’état major de la 1ère armée de la liaison avec les Britanniques Début juillet 40, il rédige «l’étrange défaite », ce maitre livre qui raconte les raisons la débâcle française et qui ne sera publié qu’en 1946 et traduit à l’étranger. Il écrit de son Etat civil et de sa judéité : « Je suis Juif, sinon par la religion que je ne pratique point, du moins par la naissance. Je n’en tire ni orgueil ni honte, étant assez bon historien pour n’ignorer point que les prédispositions sont un mythe et la notion même de race une absurdité… Je ne revendique mon origine que dans un seul cas : en face d’un antisémite. » Bientôt ce grand patriote, va entrer dans la résistance au fascisme et à Vichy pour finir sa vie de façon dramatique. Il est arrêté en mai 1944 à Lyon par la Gestapo et atrocement torturé à la prison de Montluc. Marc Bloch est présenté comme «le chef juif d’une bande d’assassins »par les nazis et les collaborateurs français. Le 16 juin on le fait monter dans un camion avec d’autres résistants . Un jeune garçon pleurait près de lui. L’historien résistant lui dit «Nous allons être fusillés. N’aie pas peur, ça ira vite .» Marc Bloch sera le premier fusillé. En tombant, il cria Vive La France ! (selon des témoignages après guerre) « J ‘affirme donc face à la mort que je suis né Juif… dans un monde assailli par la plus atroce barbarie , la généreuse tradition des prophètes hébreux… ne demeure - elle pas une de nos meilleures raisons de vivre, de croire et de lutter ? Je n’ai jamais éprouvé que ma qualité de Juif m’empêchait d’être très un grand patriote…Du moins puis-je, en toute sincérité, me rendre ce témoignage : je meurs, j’ai vécu en bon français  », écrit-il dans son livre à lire ou relire absolument. On aurait tellement aimé qu’il survécut et assista à la résurrection de l’Etat d’Israel. Je suis que Marc Bloch en aurait été fier et heureux. https://youtu.be/hTEOFXv6kL8 Michel Zerbib

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Marc Bloch historien et résistant : "Je meurs, comme j’ai vécu, en bon français" 1886-1944, la chronique de Michel Zerbib