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L’avocate d’Abdeslam se moque de l’enquêteur belge ! La chronique de Michel Zerbib

France.

L’avocate d’Abdeslam se moque de l’enquêteur belge ! La chronique de Michel Zerbib
(Crédit: Twitter)

Le Président Periès demande d’abord à la Cour d’être vigilante sur les gestes barrières devant la recrudescence du virus et suggère aux accusés présents de s’espacer un peu sur le banc du box, puisque dans la grande cage de verre, il y a des places vides aujourd'hui encore. La raison est la même que les derniers jours . Quatre accusés ont à nouveau refusé de comparaître : Salah Abdeslam, Mohamed Abrini, Sofien Ayari, et Osama Krayem. Ils continuent à boycotter l'audience pour protester contre la non-présence physique des enquêteurs belges.Et retardent d’une heure le début de l’audience .

Il faut donc rappeler en visioconférence la police judiciaire fédérale belge. (Bruxelles vous m’entendez ?)

 L'enquêteur numéro 440-232-779 apparaît sur tous les écrans de la grande salle d'audience. Il se met à lire son texte, d'une voix monocorde comme s’il faisait faire une dictée à la cour. Tout de suite son ton fait rire les journalistes. Le policier bruxellois commence par parler de l'accusé Bakkali, et enchaîne sur Salah Abdeslam. Le seul membre des commandos parisiens encore en vie n'est donc pas là pour l'écouter. "Donc Abdeslam Salah a vécu toute sa vie à Bruxelles, à Molenbeek. Au moment de faits, il résidait au domicile familial", récite l'enquêteur. 

Le policier belge nous donne la kounya de Salah Abdeslam, son nom de guerre : "Abou Abderrahman". Et il donne ses surnoms : "poulet" et "pouchos".

C'est sur Facebook qu'il échange notamment avec Abdelhamid Abaaoud, coordonnateur des attentats du 13 novembre 2015. << Abaaoud , un chouette gars>> avait meme déclaré Salah Abdeslam aux policiers belges qui le convoquent en février 2015. Un mois plus tôt, ils ont appris qu'il serait prêt à s'envoler pour Raqqa . Abaaoud se trouve bien sur là-bas ,ce terroriste qui va poster les terribles vidéos, dont celle sur laquelle il est au volant d'un pick-up, tractant des cadavres en rigolant .

En vérité Salah Abdeslam aurait évoqué l'idée de rejoindre le califat de Daech dès novembre 2014. Il en aurait parlé à sa fiancée de l'époque, Yasmina Khajou. Mais ca ne correspond pas vraiment avec le mode de vie de cet homme, fumeur de cannabis et joueur de casino. Le 27 janvier 2015, il aurait accompagné son grand frère Brahim Abdeslam à l'aéroport. Il aurait du partir aussi . Mais il est finalement convoqué au commissariat le 28 février et s’y rend. Abdeslam embrouille assez facilement les inspecteurs.

Salah Abdeslam prétend qu’il devait simplement partir en voyage avec des amis en Espagne ou au Maroc.

Cette légèreté, cette naïveté va faire bondir les bancs des avocats de parties civiles, Me Chemla prend la parole : "Est-ce qu’on a fait d’autres investigations ? Vous n’avez même pas pris son téléphone , rien !" L’enquêteur se justifie drôlement: "A l’époque , le fait de vouloir se rendre en Syrie n’est pas une infraction."

Me Chemla ne le lâche plus et réclame des explications. "Quel a été le suivi de Salah Abdeslam, après cette audition de fin février 2015, alors que son frère Brahim Abdeslam vient de rentrer de Syrie."

Le policier se contente de répondre qu'un magistrat belge a classé l'enquête sans suite concernant Salah Abdeslam, qui a juste eu ensuite "un suivi discret".

Très discret, car le 14 novembre 2015, quand il a été contrôlé en voiture par des gendarmes français à la frontière belge, on l'a laissé repartir tranquillement. Aucune communication entre les deux polices, son nom n’a pas été fourni.

Me Seban, autre avocat de victimes: "Vous pouvez nous en dire plus sur le café Les béguines tenu par les frères Abdeslam." Mais l'enquêteur de la police antiterroriste est bien en peine de répondre. L'avocat fait aussi remarquer que les services marocains parlent de plusieurs voyages au Maroc et "d'un signalement pour faits de terrorisme" Le policier de la DR3 (la brigade antiterroriste) n’en sait rien !

Les deux avocats de Salah Abdeslam vont le soumettre à la question "même dit Maitre Vettes" si on est pas là pour vous dire qu’il n’est pas radicalisé mais pour savoir si l’enquêteur a des éléments matériels objectifs ? "Non", reconnaît le policier antiterroriste.

Et Olivia Ronen brillante défenseur du terroriste se moque ouvertement de la perquisition faite aux café les Béguines , un an et demi après les attentats. Quinze minutes de perquisition ! Qui gérait le café ? L'enquêteur n'en sait rien. Une cave dans laquelle s’établissaient les connexions avec Abaaoud en Syrie. Mais l'enquêteur ne l'a jamais perquisitionnée et n’en sait strictement rien

Me Olivia Ronen raille le policier. Le président Périès lui reproche son "air goguenard" et ses commentaires moqueurs. "Je sais que mes questions sont fines et mon ton me sied", répond elle, insolente et prétentieuse.

L’enquêteur continue ses réponses artistiquement floues

Décidément cet épisode des témoignages belges a déçu la Cour mais a fait beaucoup rire les journalistes. Ce qui n’était pas vraiment le but.

https://youtu.be/LJj4jmTbjUs

Michel Zerbib

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