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Naftali Bennet peut-il tenir sa coalition ?

Israël.

Naftali Bennet peut-il tenir sa coalition ?
(Crédit: Knesset)

Un peu plus de quatre mois se sont écoulés depuis la formation du gouvernement Bennett-Lapid. Si le parcours n'a pas vraiment été un long fleuve tranquille, les tensions se multiplient plus on approche de l'échéance du 14 novembre, date limite pour le vote de la loi budgétaire. Et pour tenter d'alléger un peu l'atmosphère et de remotiver ses troupes, Naftali Bennett a décidé de convier aujourd'hui tous les membres de la coalition à se retrouver autour d'un buffet, avec musique et stand-up, histoire de les changer un peu des couloirs de l'exécutif et des intrigues parlementaires. La technique n'est pas nouvelle. Benyamin Netanyahou avait déjà l'habitude d'organiser des diners informels à sa résidence de la rue Balfour, où il faisait venir tel ou tel député ou ministre avec son conjoint, pour retisser des liens dans un climat plus convivial. L'actuel chef du gouvernement israélien a repris la méthode, mais en l'adaptant à son expérience de patron de startup qui veut ressouder ses équipes en les sortants de leurs bureaux.

Et la tâche va se révéler délicate. Depuis quelques jours, les membres de la coalition se querellent par médias et conversations volées interposées. La chaine 12 de la télévision israélienne a ainsi diffusé l'enregistrement d'une réunion interne du parti Yamina, où la ministre de l'Intérieur Ayelet Shaked affirme que le Premier ministre suppléant et chef du parti centriste Yaïr Lapid est un être "superficiel", qui passe son temps à commettre des "attentats diplomatiques", que Bennett est obligé de désamorcer en catastrophe. Et la numéro deux du parti Yamina est encore plus dure à l'égard de Benny Gantz. Pour elle, le ministre de la Défense et chef du parti Bleu Blanc ne joue pas le jeu de la coalition et cherche à la faire chuter. Depuis, Ayelet Shaked a présenté ses excuses à Yaïr Lapid, mais pas encore à Benny Gantz. Le ministre israélien de la Défense a d'ailleurs eu droit aussi aux attaques de ses partenaires de gauche, puisque le parti Travailliste et le Meretz l'ont sévèrement critiqué pour sa décision de déclarer hors-la-loi six ONG palestiniennes pour leur implication terroriste, qui a déjà suscité des tensions avec les Etats-Unis. Sans parler de l'autorisation confirmée par l'administration civile, qui dépend du ministère de la Défense, de construire plusieurs milliers de logements dans les implantations de Judée Samarie.

Il n'y a rien de surprenant à ces frictions, qui sont  d'abord liées à la nature même de la coalition. Avec deux partis de droite, deux partis centristes, deux partis de gauche et un parti arabe islamiste, les divergences idéologiques n'allaient pas disparaitre par miracle. C'est la volonté commune de former un gouvernement sans Benyamin Netanyahou qui leur a permis de surmonter leurs divisions. Mais ce n'est pas suffisant pour cimenter la coalition sur le long terme. Naftali Bennett et Yaïr Lapid, qui est censé prendre la tête du gouvernement de rotation en juin 2023, ont promis un gouvernement du changement, dont la priorité serait de stabiliser le pays et d'apaiser le débat public. Avec le projet de loi de Finances qui arrivera la semaine prochaine en deuxième et troisième lectures devant la Knesset, viendra le moment de faire leurs preuves. Et de montrer si cette coalition a intégré qu'elle est condamnée à s'entendre, même s'il lui faut pour cela avaler des couleuvres.

Pascale Zonszain

pzoom291021

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