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Le parti proche du Hamas qui va décider de la coalition israélienne

Israël.

Le parti proche du Hamas qui va décider de la coalition israélienne
(Crédit: capture d'écran Twitter)

Raam, c'est d'abord un mouvement avant d'être un parti. Et plus précisément le Mouvement islamique. Fondé en 1971 par le Sheikh Abdallah Nimer Darwish, le Mouvement Islamique d'Israël est aligné sur l'idéologie des Frères Musulmans, également commune au Hamas palestinien. Il prône l'avènement d'un califat, qui devra remplacer l'Etat d'Israël. Il encourage également la population arabe israélienne à la pratique de l'islam. A la fin des années 70, il flirte même avec le terrorisme avant de s'orienter sur la politique locale et à faire élire des représentants dans des scrutins municipaux.

Avec les accords d'Oslo, le Mouvement islamique se scinde en deux groupes, la faction Nord, qui adopte la position du Hamas et refuse tout règlement négocié du conflit israélo-palestinien, et la faction Sud, qui accepte le processus diplomatique et soutient un Etat palestinien sur les frontières de 1967. En 1996, le Mouvement islamique faction Sud se présente aux élections à la Knesset, sous l'étiquette du parti Raam. Parallèlement, la faction Nord elle, poursuit sa ligne radicale et organise, sous la direction du Sheikh Raed Salah, une campagne de mobilisation sur le thème "Al Aqsa en danger", qui accuse Israël de chercher à détruire les mosquées du Mt du Temple. Fin septembre 2000, les deux factions se retrouvent pour appeler les Arabes israéliens à des émeutes pour protester contre la visite d'Ariel Sharon sur le Mt du Temple.

Sur le plan politique, la faction Sud du Mouvement Islamique, représentée donc par le parti Raam, continue à siéger à la Knesset. Mais à côté de leur action sociale et militante, les députés du Raam n'hésitent pas à soutenir des terroristes palestiniens. Le précédent leader du Raam, Ibrahim Tsartsour a effectué une centaine de ces visites à des terroristes détenus en Israël, dont plusieurs au responsable du Hamas qui avait organisé l'attentat de l'hôtel Park de Netanya, qui avait fait 30 victimes le soir du Séder 2002. En 2019, c'est le député Saïd Al Harumi qui avait posté sur sa page Facebook un message pour le 90e anniversaire des émeutes arabes de Hébron et de Tsfat, qui avaient fait des dizaines de victimes juives, en évoquant le "souvenir des martyrs qui se sont battus contre l'occupation" selon ses termes.

Les députés du Raam entretiennent aussi des contacts avec le Hamas, notamment avec le Sheikh Hassan Yusuf, un de ses représentants en Cisjordanie. Et c'est même un responsable du mouvement islamiste palestinien qui avait révélé en 2014 les relations du Mouvement islamique avec le Hamas, ce qui avait conduit Israël à déclarer hors-la-loi la faction Nord du Mouvement.

Si aujourd'hui, Mansour Abbas, l'actuel leader de Raam envisage sérieusement de soutenir la formation de la future coalition israélienne, pour aider les Arabes israéliens à accéder aux ressources et aux réformes vitales pour leur secteur en crise, il est bon de rappeler que son pragmatisme est aussi profondément ancré dans l'islamisme du Hamas et des Frères Musulmans.

Pascale Zonszain

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