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Elections du 23 mars: le duel n'aura pas lieu

Israël.

Elections du 23 mars: le duel n'aura pas lieu
(Crédit: porte-parole de la Knesset)

Jusqu'au bout, les trois chefs de parti qui briguent la tête du gouvernement israélien, ont espéré faire lutte égale avec Benyamin Netanyahou. Mais ni Lapid, ni Saar, ni Bennett n'ont réussi à aborder les élections avec les forces nécessaires.

Si l'on se fie aux sondages et aux déclarations des politiques, c'est la personne de Benyamin Netanyahou qui est l'enjeu du scrutin de mardi. On l'a déjà expliqué ici, mais il est toujours bon de le rappeler : les Israéliens sont appelés à élire leurs députés et non leur Premier ministre, qui lui, sera désigné par les députés qui lui voteront la confiance sur le gouvernement qu'il aura réussi à former.
Tout au long de ces cinq semaines de campagne, ces partis ont fonctionné selon une mise en scène bien déterminée et partagée entre les premiers rôles et les seconds. C’est-à-dire les chefs de partis qui peuvent espérer prendre la tête du gouvernement, et tous les autres. Dans la première catégorie, on a évidemment le Premier ministre sortant et patron du Likoud, Benyamin Netanyahou, au pouvoir sans discontinuer depuis 2009. Et face à lui, Yaïr Lapid, chef de l'opposition sortant et leader du parti laïc centriste Yesh Atid, et deux prétendants à droite : Naftali Bennett du parti Yamina et Gideon Saar du parti Nouvel Espoir.
Seulement, tous n'ont pas pris la lumière de la même façon et tous n'ont pas tenu la distance avec le même succès. Au début de la crise parlementaire qui avait conduit à la dissolution anticipée de la Knesset en décembre dernier, c'était Naftali Bennett qui semblait le plus prometteur. Mais il s'est rapidement fait doubler par Gideon Saar, quand ce dernier s'est lancé dans la course en fondant son propre parti. Les deux candidats de droite se sont alors disputés la deuxième place durant quelques semaines, jusqu'à la remontée du candidat centriste Yaïr Lapid, qui les a finalement dépassés pour se placer derrière le chef du Likoud.
Seulement, ces trois concurrents semblent avoir atteint le plafond de leur potentiel électoral, sans qu'aucun des trois ne parvienne à rallier de partisans supplémentaires. Pire, les deux candidats de droite ont même reculé, cédant du terrain au Likoud. Quant à Yaïr Lapid, il n'a pas réussi à renouveler la performance du parti Bleu Blanc, quand il avait cédé le premier rôle à Benny Gantz, permettant à la liste centriste d'emporter 33 sièges au scrutin de mars 2020.
Même si ces élections sont censées départager des partis, la personnalité de leur leader reste donc déterminante dans l'issue de l'élection. Et cette campagne a montré les limites du système, quand aucun parti n'a présenté de candidat avec une personnalité ou un programme suffisant pour ramener vers lui assez d'électeurs de petits partis. Le Likoud mène toujours avec une avance de neuf à dix sièges dans les intentions de vote, devant Yesh Atid. Et même si les sondages ont mal évalué la réalité, il semble très improbable que leur marge d'erreur atteigne les dix sièges. D'autant que le Likoud sort généralement du scrutin avec plus de mandats que ce dont l'ont crédité les enquêtes d'opinion.
Ce qui pose un sérieux problème de positionnement pour ces trois prétendants au fauteuil de Premier ministre, dont aucun ne semble véritablement en mesure de rassembler autour de lui une coalition de 61 députés. Et c'est là-dessus que mise Benyamin Netanyahou. Car, contrairement aux trois élections précédentes, cette fois, il n'y aura pas de duel.

Pascale Zonszain

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