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Couvre-feu à la carte

Israël.

Couvre-feu à la carte
(Crédit: Tsahal)

Comment s'adapter à des mesures de limitation de circulation, comment les faire respecter, comment garder la confiance du public ? Ces questions passent depuis mardi soir l'épreuve d'un test en grandeur nature.

C'est toute la complexité du système mis en place pour lutter contre le Covid-19, qui doit moduler la réponse en fonction de la réalité au niveau local. Selon le taux de circulation du virus et d'augmentation des cas, les localités israéliennes entrent dans quatre catégories-couleurs : du vert pour les moins touchées, au rouge pour les plus infectées. Ce sont ces 40 localités rouges, qui se sont donc trouvées visées par le couvre-feu. Idéalement, le dispositif doit aussi prévoir des allègements pour les "bons élèves" en termes de jauge et de maximum autorisé pour les rassemblements. Mais cette partie du programme n'est évidemment pas à l'ordre du jour, même si la Knesset a approuvé l'ensemble du plan du Pr. Gamzu, le commissaire au Covid, pour une durée d'une semaine.

Pour l'instant, la priorité, ce sont les zones rouges et leur traitement. Et la confusion qui a précédé la mise en place du dispositif est aussi, paradoxalement la preuve que les institutions fonctionnent.

Car, si les consignes de couvre-feu ont été revues à la baisse pour certaines localités, c'est parce que les dispositions de la loi sur la lutte contre le coronavirus sont appliquées. Pour la première fois, les institutions israéliennes ont dû prendre en compte une décentralisation du pouvoir à laquelle elles ne sont pas habituées. Les mesures de limitation de circulation, si elles sont décidées par le gouvernement, doivent faire l'objet de consultations avec les collectivités locales concernées. Les élus locaux doivent être auditionnés et présenter leurs arguments, dans la mesure où ils sont les mieux placés pour connaitre la réalité de leur terrain. Et en fonction de leurs explications, les mesures peuvent être modifiées. C'est ce qui s'est passé pour plusieurs localités, qui ont pu ainsi obtenir de réduire le couvre-feu à un ou plusieurs quartiers spécifiques et pas à toute la commune. C'est le cas de Jérusalem, d'Ashdod, mais aussi d'Eilat, qui a échappé à un couvre-feu complet, qui aurait achevé son économie, quasi-exclusivement construite sur le tourisme. Dans la station balnéaire de la mer Rouge, c'est un seul quartier, éloigné des hôtels et des restaurants qui sera isolé pour la nuit. Mais même avec cet allègement, Eilat a déjà vu près de 30% d'annulations de réservations.

Il faut donc relativiser l'impression de confusion qui règne, même si l'incertitude demeure. Le couvre-feu localisé sur 40 communes restera en vigueur une semaine, au terme de laquelle il sera réévalué. D'ici là, il n'est pas impossible qu'un reconfinement au niveau national soit de nouveau à l'ordre du jour, et là, les élus locaux n'auront plus leur mot à dire.

Pascale Zonszain

pzoom090920

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