Israël vers l'immunité collective ?

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Israël vers l'immunité collective ?
(Crédit : police israélienne)

Il faut bien l'admettre, les Israéliens sont plutôt perplexes ces jours-ci devant les décisions sanitaires du gouvernement, que ce soit sur les consignes d'isolement ou sur celles concernant le fonctionnement des écoles. Israël en est actuellement à 3 000 nouveaux cas par jour, dont la moitié positifs au variant Omicron. Le facteur de reproduction a dépassé 1,5 et avec le doublement du nombre de cas d'Omicron tous les deux jours, le variant sera définitivement dominant d'ici une dizaine de jours.

Le gouvernement israélien a pourtant gagné un temps précieux en refermant ses frontières dès la fin novembre, ce qui a permis de freiner l'avancée du variant sud-africain, de vacciner plus de 200 000 enfants et de boucler la commande des médicaments anti-Covid auprès de Pfizer, qui devraient arriver en Israël dans les jours qui viennent. Mais apparemment, ces mesures préventives ont atteint leurs limites. On compte déjà plus de 100 000 personnes en isolement, alors que le pic épidémique est encore loin d'être atteint. Ce qui veut dire qu'avec le rythme de contagion, le nombre d'Israéliens en quarantaine pourrait grimper à un million en deux ou trois semaines, voire moins. Au cours de la quatrième vague de l'été dernier, le gouvernement Bennett avait réussi à éviter un nouveau confinement en misant sur le complément vaccinal de la troisième dose. Mais cette fois, il n'y a pas de parade équivalente.

Et progressivement, la communication politique semble changer de ton. De plus en plus, les ministres, à commencer par le chef du gouvernement israélien, évoquent la responsabilité citoyenne. Naftali Bennett file la métaphore de la tempête qui va s'abattre sur le pays. "Nous avons donné la possibilité à tous ceux qui le voulaient de revêtir un vêtement de pluie, autrement dit de se vacciner. Ceux qui ne le font pas, il vaut mieux qu'ils restent chez eux. Et ceux qui ne vaccinent pas leurs enfants les mettent en danger" a expliqué le Premier ministre israélien. Le ministre des Finances, quant à lui est encore plus clair : "Un confinement ne doit pas être à l'ordre du jour. Il faut vivre avec le Covid" a affirmé hier Avigdor Liberman.

Si, comme l'option semble se confirmer, le gouvernement israélien n'ordonnera pas de confinement, cela veut dire qu'il va miser sur l'alternative : celle de l'immunité collective. L'activité économique ne sera pas suspendue et il n'y aura donc pas d'indemnisation de l'Etat pour l'arrêt du travail. La politique de financement du chômage partiel qui avait été mise en place au début de l'épidémie en 2020 ne sera pas reconduite. Mais pour permettre au système de tenir, il faudra réduire les temps d'isolement pour les cas contact.  Ce qui est déjà en cours de réalisation avec les nouvelles consignes qui s'appliquent depuis hier pour les cas contact vaccinés, qui pourront reprendre leur activité dès l'obtention d'un PCR négatif.

C'est donc une option de gestion de risques qui prévaut cette fois sur la fermeture du pays. Avec une charge de responsabilité qui va se déplacer des autorités vers la population. C'est le pari du gouvernement Bennett pour traverser la déferlante Omicron, en espérant qu'elle sera courte.

Pascale Zonszain

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