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La Knesset vote et perd

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La Knesset vote et perd
(Crédit : Knesset)
Une journée de farce politique. C'est ce qui s'est passé hier à la Knesset, sur une échéance qui aurait dû rester technique : le vote pour la désignation de deux députés qui siègeront à la commission chargée de nommer les juges. Finalement, le scrutin à bulletin secret s'est soldé par l'élection de la candidate qui représentera l'opposition, la députée Karine Elarrar, du parti Yesh Atid. Quant à la candidate pour la coalition, qui s'était présentée contre l'avis de Benyamin Netanyahou, Tali Gottlieb, du Likoud, elle n'a obtenu que 15 voix en sa faveur et une majorité de 59 contre. Ce qui signifie qu'il faudra un second tour, dans un délai de 30 jours pour désigner le représentant de la majorité. On passera sur les coups de bluff, les coups de Jarnac et les claquements de porte qui ont émaillé cette journée, pour essayer de ne garder que l'essentiel. En ce qui concerne cette commission de nomination des juges : elle est très importante dans le dispositif de réforme judiciaire souhaité par le ministre de la Justice Yariv Levin. Il prévoit d'en modifier la composition pour donner la majorité aux représentants du pouvoir politique alors qu'elle est aujourd'hui en faveur des représentants du pouvoir judiciaire. Et en attendant de pouvoir légiférer dans ce sens, Yariv Levin voulait au moins que la commission comporte un élu de plus du camp de la coalition, escomptant aussi que le prochain représentant de l'Ordre des avocats, qui doit désigner la semaine prochaine son nouveau bâtonnier, soit également un partisan de la réforme. Car il y a une première échéance déterminante fin octobre : la désignation du successeur d'Esther Hayut, à la présidence de la Cour Suprême. Et la désignation d'un juge conservateur à la tête de la Cour aura une influence sur la jurisprudence, sans avoir besoin d'attendre le vote de l'ensemble de la réforme judiciaire par le parlement. Mais pour l'instant, il y a un problème plus urgent : les tractations sur la réforme judiciaire qui se déroulent depuis deux mois et demi chez le président de l'Etat, qui tente d'amener la majorité et l'opposition à un compromis, plutôt que le vote sec de la réforme par la Knesset. C'était la décision de Benyamin Netanyahou d'accepter ces négociations, qui avaient apaisé le climat public et politique à la fin du mois de mars. Mais la méfiance n'est jamais vraiment retombée entre les deux camps, même si dans l'opposition, Benny Gantz semblait plus ouvert à un compromis que Yaïr Lapid. Mais après ce qui s'est passé mercredi à la Knesset, les deux leaders d'opposition se sont de nouveau rapprochés et annonçaient ensemble l'arrêt des pourparlers chez le président et ont accusé le Premier ministre de ne pas avoir tenu ses engagements et de se laisser dicter sa conduite par son aile droite. "Netanyahou était un tricheur fort. Il est devenu un tricheur faible" a lancé le chef de l'opposition Yaïr Lapid. Le dialogue porté à bout de bras par le chef de l'Etat est compromis, voire en état de mort cérébrale. L'opposition resserre les rangs après des semaines de tension. Quant à la coalition, et plus particulièrement au Likoud, les signes de division et de fracture se font de plus en plus marqués. Il y a désormais un camp qui ne suit plus Benyamin Netanyahou, mais son ministre de la Justice Yariv Levin, et qui s'aligne avec les partis nationalistes. L'incertitude politique n'est pas près de se dissiper. Pascale Zonszain

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