Les députés israéliens s'embarquent pour trois mois de travaux parlementaires intensifs. Et le premier objectif pour la coalition sera de faire passer le budget de l'Etat. Le gouvernement doit le faire adopter avant le 29 mai, faute de quoi la Knesset sera automatiquement dissoute. A priori, pas de difficulté majeure. La coalition dispose d'une majorité de 64 députés sur 120. Et tous les partis du bloc Likoud ont intérêt à l'adoption de la loi de Finances. Pourtant, il existe un écueil possible, à chercher du côté des partis orthodoxes. L'accord de coalition qu'ils ont signé fin décembre, prévoit que la Knesset vote, en même temps que le budget, la loi qui doit définitivement encadrer les modalités de conscription pour les jeunes gens ultrareligieux. Cela fait maintenant 7 ans que le problème traine et la Cour Suprême a elle aussi ordonné qu'il soit réglé sans plus attendre. Seulement, le sujet pourrait se révéler encore plus épineux que celui de la réforme des institutions judiciaires, si la législation aboutit à exempter totalement de service militaire les étudiants de yéchiva. Dans ce cas, on peut s'attendre à une nouvelle mobilisation de ceux qui protesteront contre le principe d'égalité et qui dénonceront un service à deux vitesses, obligatoire pour la majorité, facultatif pour les autres. Et vu la situation déjà tendue, après quatre mois de contestation, le Likoud a demandé aux partis orthodoxes d'envisager un report du vote, jusqu'à la session d'automne, pour ne pas ajouter d'huile sur le feu. Mais en revanche, les partis religieux pourraient monnayer leur accord en posant de nouvelles exigences budgétaires pour leur secteur, ce qui promet de nouvelles tensions.
Mais pour l'instant, c'est toujours la réforme judiciaire qui reste au cœur des préoccupations politiques. Et il faut suivre ce qui va se passer dans les semaines qui viennent chez le président de l'Etat, qui accueille depuis un mois les discussions entre la majorité et l'opposition sur un éventuel compromis. Et de ces tractations qui se déroulent à huis-clos, on n'a que peu d'éléments concrets et surtout beaucoup de désinformation. Et il y a aussi les suites de la manifestation organisée jeudi dernier à Jérusalem par les partisans de la réforme. Peut-elle déclencher une dynamique qui ramènerait le vote sur l'ordre du jour du parlement, alors que le Premier ministre avait annoncé fin mars une pause, au profit du dialogue ? C'est ce qui place Benyamin Netanyahou dans une position plutôt inconfortable. D'un côté, il ne peut que soutenir ceux qui ont manifesté pour réclamer la mise en œuvre de la réforme. Et de l'autre, il n'est pas vraiment en phase avec tous les aspects de la réforme judiciaire, dont certains vont trop loin à son goût. Et surtout, le chef du gouvernement cherche à calmer le jeu sur la scène internationale et en particulier à Washington, où l'administration Biden s'inquiète pour la démocratie israélienne. Mais que pourra faire Benyamin Netanyahou si son ministre de la Justice et numéro deux de son parti décide d'encourager la poursuite de la mobilisation en faveur de la réforme, jusqu'à mettre le chef du gouvernement au pied du mur ? Car c'est bien Yariv Levin qui a les cartes en mains. Pour Benyamin Netanyahou en revanche, il n'y a le choix qu'entre de mauvaises options. Soit il cède et risque d'y laisser une partie de son électorat modéré, soit il freine son ministre de la Justice et il risque de perdre sa coalition et le nouveau courant dur du Likoud. Et pour la droite israélienne, c'est peut-être le moment de tester sa capacité à exister sans Benyamin Netanyahou. Cette session d'été devrait être intéressante.
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Pascale Zonszain
Nouvelle saison politique
Actualités.
Publié le
02/05/2023 à 09h20 - Par Gabriel Attal
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