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Israël : 75 ans de réflexion

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Israël : 75 ans de réflexion
(Crédit : porte-parole de Tsahal)
S'il y a un jour où mettre les problèmes entre parenthèses, c'est bien celui de Yom Haatsamaut. L'occasion de se retrouver en famille, entre amis, de célébrer un anniversaire, de regarder en arrière et de faire des projets. Ou tout simplement de faire la fête, parce qu'on a tous besoin de faire une pause, de profiter d'une journée à la plage ou juste sur un coin de pelouse avec une chaise longue, un barbecue et de la musique. Et c'est vrai, il faut une pause. Hier, les cérémonies du souvenir pour les soldats tombés dans les guerres d'Israël et pour les victimes du terrorisme ont réveillé les blessures, et pas seulement celles du deuil. Israël a été éprouvé comme jamais, depuis ces derniers mois. Les tensions politiques ont révélé des divisions et même des fractures au sein de la société et qui vont au-delà des divergences sur le contenu de la réforme du système judiciaire. Israël, à 75 ans, c'est un peuple, ce sont aussi des tribus. Ou plutôt, comme l'a suggéré le président Herzog, une mosaïque. La différence entre les deux, c'est qu'une mosaïque forme un ensemble et qu'elle existe par les pièces qui la composent et par le ciment qui les lie entre elles. Il y a différentes façons d'être israélien. On peut être religieux ou laïc, on peut être traditionnaliste ou orthodoxe, on peut être d'une famille religieuse et choisir d'être séculier, ou au contraire de quitter un mode de vie laïc pour la pratique religieuse. On peut aussi mélanger les deux. On peut être israélien en revendiquant sa culture d'origine, qu'on soit né dans le pays ou qu'on ait fait son alyah. On peut être israélien en continuant à lire en russe ou à chanter en marocain, on peut être israélien en mettant sur la même table une baguette et une assiette de humus. On peut être israélien en vivant dans une tour à Tel Aviv ou dans une HLM à Netivot. On peut être israélien en croyant que l'Etat est le début d'une réalisation messianique ou que le projet sioniste est une émancipation nationale. C'est l'ensemble de ces manières d'être israélien qui font la particularité et la singularité de ce peuple. Parce que toutes sont légitimes, parce que toutes sont différentes. Mais aussi parce que ce qui les maintient ensemble c'est la conviction que l'avènement de l'Etat d'Israël est une responsabilité collective et que même les discordes et les querelles sont d'abord l'expression de cette conviction, simplement prise d'un point de vue différent. Ceux qui manifestent ces dernières semaines, pour ou contre la réforme brandissent le même drapeau. Les disparités sociales, économiques ou ethniques sont réelles et doivent être corrigées. L'attachement à la démocratie est tout aussi réel et doit être préservé. Les menaces qui pèsent encore sur le pays, 75 ans après sa fondation n'ont toujours pas disparu, mais elles ont obligé Israël à devenir fort, mais aussi à grandir plus vite qu'il ne l'aurait fallu pour avoir le temps de construire une société meilleure et plus équitable. En Israël, tout le monde en est conscient, même si tout le monde n'est pas d'accord sur la manière de procéder. Israël est toujours un Etat en devenir et c'est une bonne nouvelle.  Car il y a encore beaucoup à faire. Et la crise actuelle est peut-être une chance. Après tout, c'est toujours dans l'adversité que les Israéliens ont donné le meilleur d'eux-mêmes. Un nouveau défi à relever pour le prochain anniversaire de l'Etat d'Israël. Pascale Zonszain

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