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La faillite de la SVB énerve la tech israélienne

Israël.

La faillite de la SVB énerve la tech israélienne
(Crédit : DR)
La tech israélienne n'avait pas besoin de ça. Déjà énervée par les répercussions possibles de la réforme du système judiciaire et par le ralentissement global du secteur qui a suivi la pandémie, voilà maintenant que la faillite d'une banque américaine provoque une nouvelle incertitude. La Silicon Valley Bank, si elle ne fait pas partie des plus grandes banques des Etats-Unis, était pourtant un acteur important pour la haute technologie. Plusieurs centaines de startups israéliennes y détiennent des comptes et surtout, en ont fait un de leurs prêteurs de référence pour le financement de leur développement. Depuis plusieurs jours, les rumeurs sur une possible cessation d'activités de la SVB avaient précipité le retrait des avoirs de ses clients et parmi eux, ses clients israéliens, qui ont pour la plupart retiré à temps leurs fonds, avant l'annonce de la mise en faillite vendredi dernier. Si le montant global des avoirs encore paralysés reste à évaluer, car la plupart des sociétés qui y ont des comptes ne sont pas cotées en bourse, les dommages semblent apparemment limités. Mais c'est plutôt sur le long terme que le secteur du high-tech israélien s'inquiète. Pour les entreprises qui ont perdu leur source de financement, il va falloir trouver rapidement d'autres établissements disposés à leur prêter de l'argent, ce qui pourrait ralentir leur croissance ou en tout cas compromettre des projets en cours, surtout pour celles qui avaient dû déposer des sommes sur un compte bloqué en garantie de leur prêt. C'est pour tenter de limiter ces dommages que le chef du gouvernement avait indiqué, dès l'annonce de la faillite de la SVB, qu'il allait veiller à mettre en place un dispositif d'aide pour les startups concernées. Le 12 mars, Benyamin Netanyahou a tenu une première réunion d'urgence avec ses ministres de l'Economie et des Sciences et des experts du ministère des Finances et de la Banque d'Israël pour envisager un premier train de mesures. La possibilité de garanties d'Etat pour les startups qui devront souscrire de nouveaux emprunts a notamment été mise à l'étude. Mais il n'y a pas que les entreprises de high-tech proprement dites qui vont être touchées. Il y a aussi les fonds de capital-risque qui étaient des clients de SVB. Là encore, la plupart ont retiré leurs billes à temps. Et il faut aussi prendre en compte les investisseurs institutionnels comme les groupes d'assurances qui diversifient leurs investissements pour leurs fonds de pension et qui en ont consacré une partie au secteur du high-tech, via la Silicon Valley Bank. Mais les sommes en jeu ne devraient pas affecter les retraites qu'ils versent à leurs clients. Reste que les effets à plus long terme sont encore difficiles à évaluer, considérant que le secteur du high-tech israélien est entré ces dernières semaines dans une période d'incertitude liée à la situation politique. On a vu de nombreux acteurs du secteur s'engager dans l'opposition au projet de réforme judiciaire porté par le gouvernement, au motif que l'affaiblissement des institutions judiciaires pourraient avoir des effets négatifs sur la notation internationale d'Israël et sur la cote de confiance des investisseurs. La haute technologie reste le fleuron de l'économie israélienne où il compte pour plus de la moitié des exportations et un quart des recettes fiscales. Rien d'étonnant à ce que le gouvernement ait réagi si rapidement à l'annonce de la faillite de la SVB. Car ce n'est pas le moment d'affoler davantage les investisseurs étrangers. Pascale Zonszain

pzoom140323

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