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Les soucis de Netanyahou

Israël.

L'atmosphère était plutôt lourde dimanche à la réunion hebdomadaire du gouvernement. Quatre chaises vides autour de la table, celle d'Arié Derhy, qui a attendu le départ des journalistes pour faire son entrée, et celles des ministres du parti Sionisme Religieux qui eux, ont boycotté toute la réunion. Benyamin Netanyahou a attendu la fin de la séance pour annoncer qu'il démettait le leader du Shas de ses fonctions de ministre de l'Intérieur et de la Santé, suite à l'arrêt de la Cour Suprême, qui a invalidé la semaine dernière sa nomination au gouvernement en raison de son casier judiciaire. Une décision que le Premier ministre a appliquée "à contre cœur et la mort dans l'âme", selon les termes de la lettre qu'il a adressée à Arié Derhy, assurant qu'il chercherait "toutes les voies légales pour lui permettre de continuer à faire bénéficier le pays de son expérience, en conformité avec la volonté du peuple". Mais cet engagement risque d'être difficile à concrétiser, sachant que les juges de la Haute Cour de Justice ont bloqué à peu près toutes les options pour un retour du chef du parti séfarade au gouvernement. Même celle d'un statut d'observateur auprès du cabinet restreint pour les affaires de sécurité, envisagée par Benyamin Netanyahou pour garder son allié auprès de lui, semble difficilement réalisable. Ce qui évidemment ne va pas contribuer à apaiser les tensions qui se sont fait jour entre le Shas et le Likoud depuis l'arrêt de la Cour. Le chef du gouvernement souhaiterait garder Arié Derhy à ses côtés, mais il sait qu'il prend le risque de voir sa réintégration de nouveau invalidée par la Cour Suprême. Sans compter qu'une telle mesure pourrait avoir des conséquences sur sa propre situation juridique, si elle faisait jurisprudence et lui interdisait de rester à la tête du gouvernement s'il était lui-même condamné dans son procès ou même s'il acceptait un compromis judiciaire. Et pourtant, Benyamin Netanyahou ne veut pas braquer le parti Shas, son allié le plus stable et le plus modéré, dans une coalition où la droite nationaliste le pousse vers une ligne politique plus radicale. Et c'est d'ailleurs le second problème du Premier ministre israélien. Les partis Sionisme Religieux et Puissance Juive n'ont pas du tout apprécié la décision de Benyamin Netanyahou de valider l'évacuation de l'avant-poste Or Haïm, vendredi, quelques heures à peine après son installation en Samarie. Le ministre délégué à la Défense Betsalel Smutrich avait donné son feu vert, mais le ministre titulaire de la Défense, Yoav Galant avait estimé quant à lui que la procédure n'avait pas été respectée et que l'implantation devait être démantelée séance tenante. En fait, le transfert de compétences, qui fait passer la direction de l'administration civile de Tsahal dans les Territoires de la tutelle du ministère de la Défense à celle de Betsalel Smutrich n'a toujours pas été acté, et le leader de Sionisme Religieux accuse son collègue du Likoud d'être l'initiateur de cette obstruction. Le ministre nationaliste a donc fixé un ultimatum à Benyamin Netanyahou, lui donnant une semaine pour rectifier la situation. Sans toutefois aller plus loin dans la menace, ni mettre le départ de son parti dans la balance. Ces deux nouveaux casse-tête qui se présentent au Premier ministre israélien ne sont pourtant pas des surprises. Ils étaient connus dès les tractations pour la formation du gouvernement. Et Benyamin Netanyahou doit désormais gérer le dispositif politique qu'il a lui-même mis en place. Pascale Zonszain

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