L'ordre de mobilisation lancé en septembre par Vladimir Poutine rend plus pressante la question de l'alyah des Juifs de Russie. Les ministres israéliens des Finances et de l'Intégration ont déjà réussi à débloquer un budget de 90 millions de shékels pour accroitre l'aide à ces nouveaux immigrants, alors que l'on table sur l'arrivée de 5.000 à 6.000 olim par mois, pour les mois qui viennent. La crainte d'un enrôlement forcé dans l'armée touche aussi la communauté juive russe et pourrait encore booster les chiffres de l'immigration en Israël. D'autant que la Russie pourrait décider à tout moment de fermer ses frontières, pour empêcher un départ massif des hommes mobilisables. Le rideau de fer est en train de retomber, avaient alerté en substance la ministre de l'Alyah et de l'Intégration et le ministre chargé de la diaspora. Le mois dernier, l'ancien grand rabbin de Moscou, Pinhas Goldschmidt estimait à 40.000 le nombre de Juifs russes qui attendaient d'ouvrir un dossier de candidature à l'alyah. C'est déjà le conflit en Ukraine qui a considérablement gonflé les chiffres de l'alyah au cours de l'année écoulée, avec 14.000 Juifs d'Ukraine et 26.000 Juifs de Russie qui sont arrivés en Israël depuis septembre 2021. Des chiffres que l'on n'avait plus vus depuis plus de dix ans.
Dimanche, lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement, le ministre des Finances Avigdor Liberman a suggéré l'option d'étendre le champ d'application de la Loi du Retour, pour permettre à des descendants de Juifs russes jusqu'à la 4e génération, d'échapper à la mobilisation ordonnée par Vladimir Poutine. La loi en vigueur ouvre l'égibilité à l'alyah jusqu'à la 3e génération. Avigdor Liberman a estimé que cette mesure pourrait être prise à titre provisoire, jusqu'à la fin du conflit en Ukraine et que la loi du Retour ne serait pas modifiée de façon définitive. Yaïr Lapid a accepté de mettre l'idée à l'étude, sans prendre parti sur le fond.
D'ailleurs, si la guerre en Ukraine et la menace de fermeture des bureaux de l'Agence Juive en Russie occupent toujours les dirigeants israéliens, le sujet n'est pas pour autant au cœur de la campagne électorale. Et pas seulement pour des raisons diplomatiques. Les partis politiques qui sont attentifs aux sondages, ont soigneusement étudié une enquête d'opinion réalisée en juillet dernier auprès du public russophone israélien par le site Newsru. D'où il ressort que 75% des olim russophones, qu'ils soient originaires de Russie, d'Ukraine ou d'autres anciennes républiques russes, soutiennent l'Ukraine. Voilà pour le conflit. En ce qui concerne les élections législatives de novembre, seule une minorité – 12% - considère la position des partis politiques israéliens sur le conflit comme un facteur important pour leur vote. Et la proportion est à peine un peu plus élevée – 22% - pour la catégorie spécifique des immigrants d'Ukraine. Les Israéliens russophones ne sont pas différents de leurs concitoyens nés dans le pays, et définissent leur vote sur la personnalité des leaders des partis et sur les questions économiques.
Ce sont essentiellement trois partis qui se disputent l'électorat russophone : d'abord le parti Israel Beitenou d'Avigdor Liberman, dont c'est la base électorale, puis le Likoud et le parti centriste Yesh Atid de Yaïr Lapid. Et tous les trois jouent surtout la carte du nationalisme israélien quand ils s'adressent aux olim de l'ex-URSS.
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Pascale Zonszain
La guerre en Ukraine n'intéresse pas les électeurs israéliens russophones
Israël.
Publié le 04/10/2022 à 09h30 - Par Gabriel Attal
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