Lançant sa campagne, Shaked demande pardon à la droite pour avoir rejoint le dernier gouvernement

Achevant de s'éloigner du gouvernement sortant, la chef du Foyer juif, la ministre de l'Intérieur Ayelet Shaked, a demandé mardi soir à ses partisans et à la droite en général de lui pardonner d'avoir rejoint ce gouvernement. S'exprimant lors du lancement de la campagne de son parti, Shaked a insisté sur le fait qu'elle soutenait les politiques de droite tout en servant dans le gouvernement actuel et a appelé les électeurs de droite à examiner son dossier comme preuve qu'elle est une option nationaliste valable pour eux lors des élections de novembre. Shaked a également rejeté les appels à sa démission du gouvernement à la lumière de sa répudiation explicite, affirmant qu'elle pourrait mieux servir les valeurs de droite en restant à son poste de ministre de l'Intérieur. La décision prise en juin 2021 par l'ancien Premier ministre Naftali Bennett et Shaked de faire entrer leur parti Yamina dans un gouvernement avec Yesh Atid de l'actuel Premier ministre Yair Lapid, les partis de gauche et le parti arabe Ra'am a exaspéré de nombreux membres de droite, dont beaucoup qui avaient soutenu Yamina. À la suite de la démission de Bennett en tant que chef de Yamina plus tôt cette année, Shaked, à la recherche d'un véhicule politique viable pour la ramener à la Knesset, a finalement opté pour une liste commune avec son ancien parti Foyer juif, sous sa direction. Après avoir déclaré la semaine dernière qu'elle « revenait à droite », le mea culpa de Shaked mardi soir achève sa volte-face politique et le désaveu de ses anciens alliés de la coalition. "Aujourd'hui, je demande pardon à mes partisans, à la communauté que j'aime, dont le cœur a été brisé lorsque j'ai rejoint l'effort pour établir le dernier gouvernement", a affirmé Shaked lors du lancement de la campagne électorale du Foyer juif mardi soir à Givat Shmuel. "Je crois que vous trouverez dans vos cœurs la force de me pardonner", a poursuivi Shaked, ajoutant qu'elle sait que sa décision d'aider à former le dernier gouvernement a "brisé un million de cœurs" et "profondément blessé" ses partisans. Gabriel Attal