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Fin de vie : le comité d’éthique parle pour la première fois d’un « suicide assisté » « une aide à mourir »

France.

Fin de vie : le comité d’éthique parle pour la première fois d’un « suicide assisté » « une aide à mourir »
(Crédit : DR)
Il existe «une voie» vers une aide active à mourir, mais «à certaines conditions strictes», a estimé ce mardi le Comité national consultatif d'éthique. On apprend que le cinéaste Jean-Luc Godard, qui vient de s’éteindre, a eu recours au suicide assisté. Cette fois, c’est clair le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) ouvre la voie au suicide assisté. Emmanuel Macron veut avancer sur cette réforme sociétale très sensible. C’est à ce moment que les sages du comité considèrent «qu'il existe une voie pour une application éthique de l'aide active à mourir», dans un nouvel avis rendu public mardi 13 septembre. Le président de la République dans la foulée a annoncé le lancement d'une large consultation citoyenne sur la fin de vie.

Une loi qui dépénalise une aide active à mourir

Pour le CCNE, il s'agit bien de donner un cadre, des «repères éthiques» en cas d'une nouvelle loi qui dépénalise une aide active à mourir. Reste que cet avis constitue une rupture avec la «troisième voie» choisie par la loi Claeys- Leonetti. Rappelons que ce texte interdit depuis 2016 l'euthanasie et le suicide assisté mais a institué un droit à «dormir avant de mourir pour ne pas souffrir» avec la «sédation profonde et continue jusqu'au décès» pour des malades en phase terminale, en très grande souffrance, et dont le pronostic vital est engagé à court terme.

Une nouvelle ligne

Le CCNE juge qu'une nouvelle ligne peut être franchie pour les personnes souffrant de maladies graves et incurables dont le pronostic vital est engagé à moyen terme, soit plusieurs mois avant la toute fin de vie. Concrètement, ce nouveau droit au suicide assisté pourrait être ouvert à des personnes majeures «atteintes de maladies graves et incurables, provoquant des souffrances physiques ou psychiques réfractaires» et dont le pronostic vital «est engagé à moyen terme», lit on sur l'avis. Ne pas banaliser le geste et justifier la demande d’assistance au suicide. Pour éviter «toute banalisation ou dérive», un médecin devrait «expliciter par écrit» que la demande d'assistance au suicide n'est pas liée à une dépression .le soignant devra attester de la présence de «souffrances intolérables et irréversibles» chez le patient.

Une Kill pill : le produit létal

Cette demande d’assistance au suicide «libre, éclairée et réitérée» devrait également être vue par une direction collégiale. Après toutes ces étapes, le patient pourrait avoir accès à un produit létal, une «kill pill», qu'il «pourrait alors se procurer (ou non)» et «qu'elle pourrait s'administrer (ou non)». Une manière de préserver son droit à changer d'avis. Le débat ne fait que commencer. Michel Zerbib

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