C'était le 30 avril 2021, la nuit de la célébration du Lag Ba'Omer. Comme chaque année, des milliers de pèlerins juifs s'étaient rendus sur le Mt Meron, sur la tombe de Rabbi Shimon Bar Yohaï, pour le traditionnel allumage de feu de joie. Trop de monde, une bousculade. On connait la terrible suite : 45 morts et 150 blessés. Une nuit de cauchemar que personne en Israël n'oubliera avant longtemps. Quelques semaines plus tard, une des premières mesures du gouvernement Bennett, tout juste investi, avait été la nomination d'une commission d'enquête d'Etat, chargée de faire la lumière sur le drame et de présenter des recommandations pour que la pire catastrophe civile de l'histoire du pays, ne se reproduise plus.
Hier, la commission parvenait à sa première décision concrète : l'envoi de lettres d'avertissement à 18 personnalités concernées à des degrés divers dans l'organisation et la supervision du pèlerinage de Meron. On y trouve des officiers de police, des fonctionnaires, le chef de la police, le ministre de la Sureté de l'époque, et aussi celui qui était alors à la tête du gouvernement israélien : Benyamin Netanyahou. Tous faisaient partie des 144 témoins entendus par les membres de la Commission et c'est après avoir recoupé leurs témoignages avec la masse de documents liés à l'affaire, qu'ils ont donc été avertis que leur responsabilité pourrait être mise en cause. Mais avant tout, ils auront tous la possibilité de se défendre, de revenir devant la commission, de produire de nouvelles pièces et même de nouveaux témoins. Ce n'est qu'ensuite que la commission délibèrera pour rendre son rapport définitif, probablement d'ici un an. Il ne s'agit donc pas à ce stade d'affirmer qu'ils portent la responsabilité de la catastrophe. D'ailleurs, même si c'était le cas, la nature de cette responsabilité n'est pas claire. Il ne s'agit pas d'une responsabilité pénale, ni même d'une responsabilité civile. La commission d'enquête d'Etat n'est pas un tribunal. Le commandant de la police de la région nord, dont dépend le site de Meron, Shimon Lavi, qui fait partie des destinataires de ces lettres d'avertissement, avait démissionné de ses fonctions il y a quelques semaines, expliquant qu'il assumait ses responsabilités dans la catastrophe. Il est à ce jour le seul à l'avoir fait.
En Israël, on voit rarement des ministres ou des hauts fonctionnaires prendre l'initiative de la démission dans ce genre de situation. La notion de responsabilité ministérielle par exemple, ne fait pas partie de la culture politique israélienne, même si le pays a déjà eu son lot de commissions d'enquête d'Etat. Un des cas les plus célèbres avait été celui d'Ariel Sharon, durant la 1ère guerre du Liban au début des années 80. La commission Cohen, chargée d'enquêter sur les circonstances du massacre de Sabra et Chatila à Beyrouth par les milices chrétiennes libanaises, avait considéré que Sharon portait une responsabilité indirecte et il avait alors démissionné de son poste de ministre de la Défense. Mais la plupart du temps, la responsabilité finit par retomber sur un subalterne. Dans le cas de la catastrophe de Meron, ceux qui étaient au pouvoir au printemps 2021, sont maintenant dans l'opposition, à commencer par Benyamin Netanyahou, ce qui exclut dans son cas, toute option de démission. Mais pour les familles des 45 victimes, comme pour la commission d'enquête, ce qui compte, c'est moins de voir tomber des têtes que de mettre un terme définitif à l'incurie et à l'impéritie de plusieurs dizaines d'années, qui avaient rendu cette catastrophe possible, et même inéluctable.
[playlist ids="174288"]
Pascale Zonszain
Enquête sur le drame de Meron : le tour des avertissements
Israël.
Publié le 31/08/2022 à 09h20 - Par Gabriel Attal
-
26/07Le chef de l'ONU appelle tous les pays à suspendre les conflits armés pour les Jeux de Paris dans le cadre de la trêve olympique
-
26/07Emmanuel Macron reçoit Isaac Herzog à l'Elysée
-
26/07Le chef du commandement nord de l'armée israélienne a déclaré que l'armée avait tué plus de 500 terroristes au Liban
-
26/07Une enquête ouverte après des menaces contre le président israélien, Isaac Herzog
-
26/07Des pirates informatiques iraniens menacent les athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Paris dans une nouvelle campagne informatique
-
26/07Israël Katz accuse l'Iran et « l'islam radical » d'être à l'origine du sabotage contre la SNCF, la France pointe du doigt un mobile « criminel »
-
26/07Les propos de Kamala Harris pourraient nuire aux négociations sur la libération des otages, selon un haut responsable israélien
-
26/07Le chef du comité olympique palestinien fulmine : le CIO a deux poids deux mesures
-
26/07Un haut responsable israélien affirme que la normalisation avec l'Arabie saoudite est toujours possible avant les élections américaines
-
26/07Un des plus anciens chefs du Hamas est décédé en prison, le groupe terroriste appelle à des représailles
-
26/07Deux hauts responsables du Hezbollah tués par des frappes israéliennes au Sud-Liban
-
26/07Si des élections en Israël avaient lieu, Netanyahou obtiendrait 21 sièges, le parti de Gantz 23
-
26/07Le Hamas rejette certaines demandes d'Israël pour un accord de cessez-le-feu
-
26/07Israël cherche à modifier le plan de trêve pour Gaza, ce qui complique les négociations, selon des sources
-
26/07JO Paris 2024 : Un judoka algérien devrait se retirer du tournoi alors qu'il doit affronter un judoka israélien
-
26/07Le Shin Bet publie une image des forces d'aide palestiniennes détenues en opération pour récupérer les otages tués
-
26/07Donald Trump : « Si l’Iran m’assassine, les États-Unis doivent l’effacer de la surface de la Terre »
-
26/07Les corps de cinq otages ont été retrouvés dans un tunnel de la zone humanitaire israélienne de Gaza
-
26/07Biden et Harris disent à Netanyahou qu'il est temps de conclure un accord sur les otages alors que les familles reprennent espoir
-
26/07Benyamin Netanyahou à Joe Biden : "D'un sioniste à un autre, merci pour 50 ans d'amitié"
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.