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Inflation: la Banque d'Israël réagit et les consommateurs s'inquiètent

Israël.

Inflation: la Banque d'Israël réagit et les consommateurs s'inquiètent
(Crédit : DR)
En Israël, le taux directeur a augmenté pour la 4e fois en 4 mois. Il est passé depuis le mois d'avril de 0,10 à 2%. Une décision de la Banque d'Israël évidemment dictée par la reprise de l'inflation, qui dépasse maintenant les 5%. Ce qui signifie une perte de pouvoir d'achat de la même proportion. A cette hausse des prix, il y a différentes causes. D'abord, celles qui concernent l'ensemble des économies du monde : la guerre en Ukraine, la hausse des matières premières et de l'énergie, du coût des transports qui avaient déjà été impactés par les effets de la pandémie de Covid et ainsi de suite. Les Etats, Israël compris, ont dû soutenir leur population en accordant des subventions prises sur les deniers publics. La consommation a donc continué, malgré une offre réduite et des prix qui ont commencé à grimper. Mais si l'argent devient plus cher, la consommation ralentira, freinant ainsi le rythme de l'inflation. Les prix seront censés repartir à la baisse pour maintenir l'activité économique. Mais en attendant d'arriver à cette régulation du marché, les Israéliens vont devoir débourser plus. Et c'est bien ce qui les préoccupe. En Israël, le principal poste des ménages est celui des emprunts hypothécaires. Le marché locatif est assez peu réglementé, ce qui rend les locations précaires et les Israéliens préfèrent, dès qu'ils le peuvent, acheter leur logement. Et c'est alors un endettement sur 20 ans, parfois plus, avec un apport personnel que les jeunes ménages ne sont pas toujours en mesure de fournir sans l'aide de leurs parents ou d'un emprunt complémentaire. Les Israéliens vivent d'ailleurs largement à crédit. La dette des ménages totalise plus de 700 milliards de shékels, soit près de 400 milliards d'euros, où l'on retrouve les prêts immobiliers, les prêts à la consommation et ceux délivrés par les sociétés de crédit ou les fonds de retraite. Pour eux, la hausse des taux d'intérêt se répercutera immédiatement sur leurs remboursements mensuels, avant même de considérer leur consommation et charges courantes. La Banque d'Israël avait annoncé il y a quelques mois qu'elle ne remonterait pas ses taux d'intérêt au-delà de 2,75%, escomptant que l'inflation ralentirait d'ici le début 2023. Et surtout, la dernière hausse de cette semaine, de 0,75% se voulait aussi un coup de semonce. Les hausses précédentes, plus modérées n'avaient pas suffi à inverser la tendance, peut-être parce qu'elles n'étaient pas assez visibles. Cette fois, il est vrai que le public, mais aussi les médias et les politiques commencent à s'intéresser sérieusement à la question. Israël n'est évidemment pas le seul pays où les banques centrales relèvent leur taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation. Mais Israël a ceci de particulier que le coût de la vie y est déjà plus élevé qu'ailleurs. Ce qui explique aussi que le rythme de l'inflation soit plus lent qu'ailleurs. Qu'il s'agisse des biens ou des services, le manque de concurrence rend le marché israélien particulièrement cher. Et tant que le gouvernement n'interviendra pas de façon drastique par la voie de réformes notamment sur l'importation ou sur les banques, le problème perdurera. En Israël, les campagnes électorales ne se font jamais sur l'économie. Mais cette fois, la réalité pourrait bien rattraper les électeurs et les candidats. [playlist ids="173389"] Pascale Zonszain

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