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Le Qatar et sa Coupe du monde dans le collimateur des ONG des droits de l’homme, l’idée du boycott relancée

International.

Le Qatar et sa Coupe du monde dans le collimateur des ONG des droits de l’homme, l’idée du boycott relancée
(Crédit : DR)
À moins de trois mois de la Coupe du monde, le Qatar a expulsé des dizaines de travailleurs étrangers qui avaient osé manifester pour réclamer leurs salaires impayés . Une affaire qui relance la polémique sur le bien fondé d’avoir donné l’organisation de la coupe du monde à ce riche pays du Golfe. Les ONG montent en puissance à l’approche du mondial et les appels au boycott reprennent.

Le Qatar se défend

Les autorités du Qatar, régulièrement critiquées par les ONG internationales pour le traitement de centaines de milliers de travailleurs venus notamment d'Asie sur les grands chantiers du Mondial-2022, ont confirmé la détention de manifestants mais refusé de dire si certains avaient été expulsés. «Nous avons parlé à des travailleurs ayant manifesté et à l'un d'eux qui a été expulsé vers le Népal. Nous avons confirmé qu'il était rentré chez lui, et que d'autres du Népal, du Bangladesh, d'Inde, d'Égypte et des Philippines ont également été expulsés», a déclaré à l’AFP le directeur exécutif d'Equidem, Mustafa Qadri. Alors cette  fois les groupes de défense des droits humains ont décidé d’ intensifier leurs campagnes avant la Coupe du monde et appelé la FIFA à verser des indemnités aux travailleurs. Les Qataris se défendent et affirment  avoir pris des mesures pour améliorer les conditions des travailleurs étrangers, en imposant un salaire minimum et en interdisant la toute-puissance de certains employeurs qui empêchaient leurs employés de quitter le pays ou de changer de travail. Cela ne convainc toujours pas ceux qui espèrent encore un boycott de cette manifestation sportive planétaire. On revient sur cette polémique relancée qui avait commencé à l’annonce même de la FIFA de l’attribution de la coupe du monde pour 2022.

 Une star du football allemand appelle au boycott 

Ainsi l’ancien joueur du Bayern de Munich Philipp Lahm et champion du monde 2014 a annoncé son boycott et n’ira pas au Qatar. La raison de son boycott du Mondial ? Le non-respect présumé des droits humains sur la préparation de la compétition. “Les droits humains doivent jouer un rôle plus important dans l’attribution des compétitions”,a t-il déclaré au quotidien L'Equipe. “En tant que joueurs, vous ne pouvez plus faire comme si vous ne le saviez pas, pour  l’ex-capitaine de l’équipe allemande. Cela ne devrait plus se reproduire à l’avenir.” Il regrette aussi l’attitude de la FIFA dans l’attribution de la compétition. “Les droits de l’homme, la taille du pays… Tout cela n’a pas été pris en compte dans le choix de confier la Coupe du monde au Qatar.” Sa parole a du poids.

Alors qu’est-ce qui est reproché au Qatar ?

Les chantiers de construction des stades du Mondial 2022 ont débuté en 2010. Rapidement, des organisations de défense des droits humains avaient dénoncer le traitement des travailleurs migrants sur ces chantiers. En février 2021, le quotidien britannique The Guardian révélait que “plus de 6500 de travailleurs indiens, pakistanais, népalais, bangladais et sri lankais sont morts depuis que le Qatar a remporté le droit d’accueillir la Coupe du Monde il y a dix ans”. Ces chiffres sont potentiellement plus importants, car ceux du Kenya et des Philippines ne sont pas connus. Ces deux pays sont d’importants pourvoyeurs de travailleurs au Qatar affirmait t-on sur Radio J en janvier dernier. De son côté, le Qatar a toujours rejeté  toutes les accusations. Le 28 mars 2021, un porte-parole de l’autorité gouvernementale en charge de l’organisation et de la construction des stades assurait  dans un communiqué que "nous avons toujours été transparents sur la santé et la sécurité des travailleurs".  Il n’y a eu que “trois décès liés au travail et 25 non-liés au travail”, depuis le début de la construction en 2014, affirme-t-il. Selon lui, “les préparatifs (...) ont déjà apporté des bénéfices significatifs aux travailleurs". Cynisme insupportable pour les défenseurs des droits de l’homme.

Comment les acteurs du football se positionnent ?

Au mois de mars 2021, plusieurs sélections européennes ont fait des actions symboliques et spectaculaires sur des atteintes présumées aux droits humains au Qatar. Le 24 mars, les joueurs de l’équipe de Norvège arboraient un t-shirt proclamant “Droits humains sur et hors du terrain”, avant un match disputé à Gibraltar. Par ailleurs, la Norvège avait évoqué à ce moment la possibilité d’un boycott. Finalement, le 20 juin 2021, la Fédération avait annoncé qu’elle prendra part au Mondial 2022. La pression de la FIFA avait fait son office. De leurs cotés, les joueurs allemands avaient publié une photo montrant les onze joueurs de la sélection alignés, avec sur le  torse l’une des onze lettres de “Human rights”, droits humains en anglais. Le 27 mars, les Pays-Bas prennent le relais des actions et le Danemark promet une mobilisation lors du match du lendemain face à la Moldavie. En France, le capitaine de la sélection nationale Hugo Lloris disait  soutenir le mouvement. "Je pense qu’il n’y a aucun joueur insensible à ce qui a été dit ou écrit par rapport à tout ça.” En vérité il y a peu de chances que le Qatar soit boycotté dans ce mondial si polémique. Mais des manifestations hostiles sont encore annoncées. Michel Zerbib

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