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De la nécessité d’un gouvernement d’unité républicaine, la chronique d'Arié Bensemhoun

France.

De la nécessité d’un gouvernement d’unité républicaine, la chronique d'Arié Bensemhoun
(Crédit : DR)

Au soir du second tour des élections législatives, le président de la République n’est pas parvenu à rassembler la majorité « solide » qu’il appelait de ses vœux. Ensemble! est loin de la barre des 289 députés nécessaires pour faire voter des lois et reformer le pays puisque le parti ne dispose que de 245 députés. 

De son côté, la gauche radicale entre en force au Parlement, tout comme le Rassemblement national qui compte à lui seul 89 élus. 

Avec une abstention de 53,77 %, le second tour marque un nouveau record qui vient ajouter à la crise démocratique qui secoue le pays.

Jean-Luc Mélenchon aura beau fanfaronner et crier victoire, Il a perdu son pari : Il ne sera pas 1er Ministre ; c’est le Rassemblement National qui peut revendiquer être le premier parti d’opposition ; La NUPES a déjà mangé son pain blanc. 

La rébellion est déjà en marche à l’extrême gauche. Certes, la NUPES a réussi à faire élire  131 députés à l’Assemblée nationale et a d’ores et déjà déposé une motion de censure contre le gouvernement le 5 juillet. Première tentative évidemment vouée à l’échec pour tenter de renverser le gouvernent. Pour ce faire, les députés doivent former un groupe d’opposition d’au moins 58 députés. Ce type de démarche n’a cependant que rarement abouti. Elle nécessite une majorité absolue et donc une alliance, improbable avec la droite républicaine et le RN, soit entre toutes les forces d’opposition… Mais, les autres partis de la Nupes s’y sont déjà opposés. C’est dire …

Grâce à une dédiabolisation qui a déjà fait ses preuves à la présidentielle (merci Zemmour) et l'effondrement du « front républicain » censé faire barrage aux extrêmes, le RN a pour sa part réussi son pari bien au-delà de ses espérances les plus optimistes. Marine Le Pen, qui avait déjà obtenu un score jamais vu au second tour de la présidentielle, avec 41,5% des voix, a fait part elle-même lundi de sa « surprise » alors qu'elle espérait une soixantaine de députés. Sans scrutin proportionnel et sans alliances, elle obtient un groupe de 89 députés presque trois fois plus nombreux que celui qu'avait présidé son père de 1986 à 1988 avec 35 élus. 

Le RN peut donc revendiquer d'être le premier « parti » d'opposition à l'Assemblée nationale devant la France insoumise, qui devrait compter 72 députés, et les Républicains (61 députés). Ce résultat, loin des projections des instituts de sondage qui créditaient le RN de 20 à 50 sièges, s'explique notamment par des reports de voix plus conséquents et la disparition des digues qui ont fait voler en éclat le plafond de verre qui empêchait l’extrême droite de gagner dans des élections au scrutin majoritaire.

Le résultat du groupe de Jean-Luc Mélenchon apparaît bien en deçà de sa campagne tonitruante, avec seulement 131 députés pour 4 formations politiques. De quoi peser à l’Assemblée nationale, sans toutefois être certain de pouvoir obtenir la présidence de la commission des finances que Marine Le Pen revendique, elle aussi, pour ses troupes. Mais rien n’est fait et un coup de théâtre est toujours possible car, en dehors de la tradition qui n’est pas une loi, rien n’empêche les LR de présenter aussi un candidat pour ce poste…  et qu’il soit élu avec l’aide de certains députés de ENSEMBLE ! Je suis d’ailleurs partisan que l’on ne fasse aucun cadeau aux extrémistes. 

La question qui se pose désormais à Emmanuel Macron dans les jours qui viennent est la suivante : comment gouverner quand tout laisse penser que le pays risque d’être ingouvernable ? 

Un accord de coalition avec la droite pourrait-il sauver les meubles ?

Avec une majorité absolue envolée, deux partis contestataires consacrés comme premiers groupes d’opposition, un président de l’Assemblée nationale et un président de groupe défait…, la logique du scrutin majoritaire a craqué de toute part sous la pression de l’abstention et d’une campagne erratique entre coups d’éclat et invectives. Chose inédite sous la Ve République et encore davantage depuis 2002 et la réforme du calendrier électoral, l’Hémicycle va incarner la complexité dangereuse d’un paysage politique fragmenté.

Pour autant, ces élections législatives n’ont finalement pas été la débâcle qui était annoncée, néanmoins, les défis qui s’annoncent sont majeurs  et appellent à la constitution d’un gouvernement d’unité républicaine. 

Le Président Emmanuel Macron doit saisir cette occasion pour isoler les extrêmes que constituent la Nupes et le Rassemblement national et tendre la main à tous les républicains.

Arié Bensemhoun

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