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Un an pour le gouvernement Bennett, plus que jamais dans la tempête

Israël.

Un an pour le gouvernement Bennett, plus que jamais dans la tempête
(Crédit : Twitter)

Il y a un an, Naftali Bennett et Yaïr Lapid formaient la coalition la plus improbable de l'histoire politique d'Israël. Laissant dans l'opposition le Likoud, pourtant le parti qui comptait le plus de députés, les leaders de Yamina et de Yesh Atid ont réuni autour d'eux le parti nationaliste Nouvel Espoir, le parti d'Avigdor Liberman Israël Beitenou, le parti centriste Bleu Blanc de Benny Gantz, les partis Travailliste et Meretz sur leur gauche, et surtout pour la première fois un parti arabe, le Ra'am islamiste de Mansour Abbas. Le "bloc du changement" regroupé autour d'un dénominateur commun : la détermination à écarter Benyamin Netanyahou du pouvoir, avait dès le début irrité une bonne partie de l'électorat de droite, qui reprochait à Naftali Bennett d'avoir trahi son camp. Mais plus que ce déficit de légitimité, c'est la disparité des idéologies qui la composent, qui semblait hypothéquer sérieusement l'espérance de vie de la coalition.

D'où le choix affiché dès le premier jour, par Naftali Bennett et son Premier ministre suppléant Yaïr Lapid, de laisser de côté les sujets qui fâchent, pour  se concentrer sur les urgences. En juin 2021, Israël sortait de plus de deux ans de paralysie politique, d'une nouvelle confrontation avec le Hamas et se débattait encore dans la crise sanitaire. Il fallait d'abord redresser le pays. D'où la décision de ne pas revenir au confinement, malgré un nouveau rebond épidémique, notamment grâce à une campagne vaccinale supplémentaire. Ensuite, c'est le ministère des Finances qui a appliqué une politique d'encouragement de retour à l'emploi en mettant un terme aux allocations de chômage partiel. Ce qui a permis à l'économie israélienne de maintenir et de relancer son activité. Et à l'automne, le vote du Budget pour 2021 et 2022 remettait le fonctionnement de l'Etat sur ses rails.

Mais c'est une fois ces priorités traitées que les difficultés ont commencé. Le délicat équilibre droite-gauche allait être mis à rude épreuve, ainsi que les accords de coalition conclus par Yaïr Lapid avec ses différents partenaires. La loi sur la citoyenneté, et ses limitations sur le regroupement familial pour les Arabes israéliens et les Palestiniens est passé à l'arraché, marquant la première fissure avec le parti Ra'am. La construction dans les implantations de Judée Samarie, et l'autorisation de la planification de 4.000 logements ont fait grincer les rouages de la coalition, tout comme les contacts de l'aile gauche de la majorité avec l'Autorité Palestinienne, alors que Naftali Bennet avait averti qu'il ne reprendrait pas le processus négocié avec les Palestiniens. Puis ce sont les tensions sur le Mt du Temple, à l'approche du Ramadan et la vague d'attentats du début du printemps qui ont ébranlé la majorité. Et pourtant, le Premier ministre israélien a à peu près maintenu le cap, en menant une politique sécuritaire sans basculer dans l'escalade face au Hamas.

Mais ces mouvements de balancier pour garder l'équilibre ont commencé à éprouver la résistance au sein même du parti de Naftali Bennett. C'est la députée Yamina Idit Silman qui a quitté la coalition début avril, la mettant à égalité avec l'opposition 60-60. Et depuis, c'est la députée Meretz Ghaïda Rinawi-Zoabi qui refuse de voter avec la coalition, mais aussi de démissionner de la Knesset, qui fait que le gouvernement risque de chuter à tout moment. Naftali Bennett tient encore la barre, mais c'est la tempête qui dirige le navire.

Pascale Zonszain

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