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Entre la Russie et l'Ukraine, Israël n'est pas un pays comme les autres

International.

Entre la Russie et l'Ukraine, Israël n'est pas un pays comme les autres
(Crédit : Twitter)

Vendredi, le président ukrainien avait appelé le Premier ministre israélien pour l'alerter sur la situation humanitaire de son pays, mais aussi pour lui demander d'intercéder auprès de la Russie, en proposant une médiation pour sortir du conflit. Dimanche, Naftali Bennett s'est entretenu par téléphone durant plus d'une demi-heure avec Vladimir Poutine et lui a relayé la proposition du président Zelensky. L'information a également été confirmée par le Kremlin, même s'il parait peu probable à ce stade que Jérusalem accueille des discussions entre Russes et Ukrainiens.

Israël n'est clairement pas à son aise dans cette crise inédite. Un des responsables du ministère israélien des Affaires étrangères reconnaissait hier que c'était pour Israël un des plus grands défis diplomatiques de son histoire. "Au moment décisif, nous veillerons à être du bon côté de l'histoire" assurait Gari Koren, le vice-directeur général du ministère israélien. Mais il est vrai que jamais encore, l'Etat d'Israël n'avait été confronté à une telle situation. On le sait, Jérusalem a des bonnes relations avec les deux pays actuellement en conflit. Depuis la chute de l'URSS, Israël a établi des relations diplomatiques avec l'ensemble des anciennes républiques soviétiques, à commencer par le rétablissement de ses relations avec Moscou. Cela a permis de normaliser les rapports, mais aussi de faciliter l'immigration vers Israël de plus d'un million et demi de Juifs de l'ex-URSS depuis le début des années 1990. Cela a aussi donné à Israël des atouts stratégiques, notamment dans le Caucase, face à l'Iran.

Mais la configuration est plus complexe et ses enjeux aussi. Pour la première fois, Israël se retrouve en quelque sorte comme un pays "normal", confronté à des choix qui ne relèvent pas seulement de sa sécurité. Israël ne recherche pas des voix de soutien à l'Onu, ou une aide militaire, ni même à normaliser ses relations avec d'anciens ennemis. Cette fois, Israël n'est pas demandeur. Il est un acteur diplomatique extérieur, sollicité par une des parties belligérantes, mais aussi par ses alliés, en premier lieu les Etats-Unis, qui lui demandent de prendre position contre la Russie et de prendre part aux sanctions. Une décision qui comporte des implications économiques, politiques, mais aussi éthiques.

Et pourtant, Israël n'est pas tout à fait un Etat "normal". Il doit aussi considérer le conflit à travers un prisme historique et national particulier, où une partie de son peuple est en diaspora. L'Ukraine et la Russie hébergent chacune une communauté juive qui reste importante. On pense bien sûr à la question de l'alyah. Ces deux pays restent les principaux creusets d'immigration vers Israël et les autorités israéliennes se préparent à une possible hausse rapide des demandes d'alyah en provenance d'Ukraine. Mais il faut aussi penser aux Juifs qui restent. Dans ces deux pays, la déstabilisation enclenchée par le conflit peut réveiller l'antisémitisme qui se nourrit de tout, y compris d'antisionisme. Et cela rend la position des dirigeants israéliens encore plus difficile.

Pascale Zonszain

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