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Itzhak Herzog, le président diplomate

Israël.

Itzhak Herzog, le président diplomate
(Crédit : Haïm Zach/GPO)

Le président Herzog n'arrête pas. Début février, il effectuait sa première visite d'Etat aux Emirats arabes unis. Aujourd'hui, il part donc en Grèce. La semaine prochaine, il est attendu à Chypre et vers la mi-mars, il devrait se rendre en Turquie, où le président Tayyip Erdogan compte sur lui pour remettre sur les rails les relations israélo-turques après plus de dix années de crise. En Israël, la fonction présidentielle est surtout honorifique, un peu comme celle du président en France sous la IIIe République. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir une certaine influence.

Sur la scène intérieure, Itzhak Herzog jouit d'une forte popularité dans l'opinion, mais aussi dans la classe politique. Il a été élu en juin dernier avec plus des trois quarts des voix des députés de la Knesset, un score historique, jamais atteint par aucun de ses prédécesseurs. Il a une longue expérience politique, puisqu'il a été député, ministre et qu'il a dirigé le parti Travailliste. Il a aussi présidé durant deux ans l'Agence Juive, jusqu'à son élection à la tête de l'Etat, ce qui lui donne aussi une bonne connaissance des communautés de diaspora. On a vu comment Itzhak Herzog s'était impliqué personnellement auprès du président Erdogan pour obtenir la libération du couple de touristes israéliens arrêté à Istanbul à l'automne dernier. Il avait aussi réussi à faire libérer un peu plus tard une avocate israélienne incarcérée au Belarus. Mais c'est surtout avec la Turquie, que le président israélien a joué un rôle central. Il a été littéralement courtisé par son homologue turc, jusqu'à le persuader d'effectuer une visite officielle à Ankara, qui aura donc lieu dans quelques semaines. On sait qu'Erdogan, confronté à une crise économique grave, estime qu'il a besoin de normaliser ses relations avec Israël, comme un des moyens de sortir son pays de l'ornière et éventuellement de le rapprocher des Etats-Unis.

Mais ce réchauffement entre Jérusalem et Ankara inquiète les nouveaux alliés d'Israël en Méditerranée orientale : Chypre et la Grèce. Profitant de la crise entre Israël et la Turquie, ces deux pays s'étaient rapprochés d'Israël, en particulier sur les plans énergétique et militaire. Et pour rassurer ces deux partenaires stratégiques, c'est Itzhak Herzog que Jérusalem dépêche à Athènes et à Nicosie. Et il ne s'agit pas seulement des qualités personnelles du président israélien. Il ne faut pas oublier que si tout se déroule comme prévu, Naftali Bennett, qui dirige actuellement le gouvernement de coalition de rotation, doit passer le relais à Yaïr Lapid fin août 2023. Ce qui veut dire que Yaïr Lapid, actuel ministre des Affaires étrangères deviendra Premier ministre et que les Affaires étrangères passeront à l'actuel ministre de la Justice Gideon Saar. Et tout cela bien sûr, à la condition que la coalition tienne jusque-là. Mais sur la scène internationale, les interlocuteurs d'Israël ont besoin d'un référent stable, qui ne change pas de fonction au bout de quelques mois. Un seul répond à ces définitions : le président israélien, élu pour sept ans. C'est aussi ce qui rend Itzhak Herzog tellement intéressant, même sans pouvoir politique.

Pascale Zonszain

pzoom240222

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