La mort du poète israélien Meir Wieseltier à 82 ans

L'écrivain et poète israélien Meïr Wieseltier est décédé jeudi soir à l'âge de 82 ans, à l'hôpital Tel Hashomer, près de Tel Aviv. Meir Wieseltier est né en 1941 à Moscou et est arrivé en Israël en 1949 alors qu'il n'était encore qu'un enfant. Il a grandi dans un kibboutz et à Natanya, avant de déménager à Tel Aviv à l'âge de 14 ans. Le grand poète israélien a étudié la philosophie, l'histoire et l'anglais à l'Université hébraïque de Jérusalem et a vécu plusieurs années à Londres et Paris.

Figure majeure des « poètes de Tel Aviv »dans les années 60 et formidable traducteur

Dans les années 1960, Wieseltier était la figure centrale d'un groupe d'artistes connus sous le nom de "poètes de Tel Aviv" et a édité plusieurs magazines littéraires. Pendant plusieurs années, il a enseigné la littérature à l'université de Haïfa, où il était  professeur émérite. Wieseltier a traduit en hébreu de la poésie anglaise, française et russe, ainsi que sept tragédies de Shakespeare, deux pièces de Christopher Marlowe et des romans de Virginia Woolf, Charles Dickens, E.M. Forster, Aldous Huxley, Malcolm Lowry et d'autres.

Comblé de prix littéraires pour ce non conformiste

Wieseltier a reçu le prix du Premier ministre à trois reprises (1977 ; 1993 ; 2011), le prix Elite Jubilee (1984), le prix Bialik (1995), le prix Israël pour la littérature (2000), le prix L'Olio della Poesia (Italie, 2004) et le prix Neuman (2015). Ses poèmes ont été publiés à l'étranger dans une vingtaine de langues. Meir Wieseltier était un anticonformiste et plutôt ancré à gauche. Ses œuvres, souvent à caractère politique, fustigent « l’occupation israélienne en Cisjordanie » et les guerres d'Israël, mais aussi d'autres évoquant la vie citadine et de l'amour. Michel Zerbib