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Un an de guerre en Ukraine, chronique d'Arié Bensemhoun

International.

Bonjour Arié. Vous souhaitez revenir aujourd’hui sur l’année de guerre écoulée entre la Russie et l’Ukraine, au lendemain du discours de Vladimir Poutine. Bonjour. C’est à un exercice manifeste de paranoïa et de mythomanie que s’est livré mardi dernier le président russe devant la chambre basse de l’Assemblée fédérale, accusant l’Occident et plus particulièrement les États-Unis, d’être à l’origine de la guerre qu’il a lui-même déclenchée le 24 février 2022… ou plutôt en 2014 avec l’annexion de la Crimée.  Il fallait le faire ! Dans une mécanique toute orwellienne d’inversion du langage et des réalités, propre aux dictatures, Vladimir Poutine a fustigé l’opération machiavélique de l’Occident qui aurait cherché à faire de cette guerre un conflit mondial. Tout le monde s’y attendait : ce discours à la nation russe n’est rien d’autre que la promesse de poursuivre l’offensive engagée depuis un an pour éradiquer la soi-disant « menace néonazie », pour des raisons sécuritaires. Pour celui qui collabore avec les assassins de WAGNER, cette diatribe ne manque pas de sel ! Il existe certes un passé nationaliste, antisémite et collaborationniste de l’Ukraine, comme dans bon nombre d’autres pays européens. Mais comme le dit si bien Bernard-Henri Lévy, le pays de la Shoah par balles est aussi celui qui compte le plus grand nombre de Justes parmi les nations et le seul à avoir un président juif à sa tête, en dehors de l’État d’Israël. Il reste certes beaucoup à faire mais ne tombons pas dans les accusations grotesques de Poutine qui ferait mieux de balayer devant sa porte. Ce qui frappe depuis le début de cette guerre, c’est la comparaison des Ukrainiens avec les Israéliens et de ce conflit avec celui que connaît Israël depuis sa création. Comment l’expliquer ? Le rapport à la terre, aux ancêtres, à la liberté et à la préservation d’une identité menacée d’éradication… en d’autres termes, le patriotisme. Volodymyr Zelensky ne s’est pas trompé quand il a rappelé ses origines juives pour convaincre Israël de le soutenir dans cette guerre et de lui fournir de l’armement. Une demande réitérée à l’issue de la « Munich Security Conference » pour disposer du système de défense antiaérienne « David Sling / Fronde de David » pour faire face au « Goliath russe ».  Il existe une véritable identification des Ukrainiens au « peuple d’Israël », en raison du « lien historique entre Kiev et Jérusalem ». C’est très simple à expliquer, sans nécessairement revenir sur l’histoire de la présence juive dans ce pays : l’Ukraine est agressée dans ses frontières d’État souverain et indépendant depuis 1991 et se défend face à l’envahisseur. En 1948, le jeune État d’Israël faisait face à l’invasion de six armées arabes qui rejetaient son existence pourtant reconnue par la communauté internationale, et par la résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations unies.  On a pu observer en effet une mobilisation sans précédent de la part de la communauté internationale et des pays occidentaux en faveur de l’Ukraine. L’Europe et les États-Unis reconnaissent et condamnent sans ambiguïté l’agression russe… Oui, et c’est ô combien important, si l’on s’en tient au strict respect du droit international et de la justice : reconnaître qui est l’agresseur et qui est l’agressé Tous les conflits entre États devraient être analysés rationnellement sous ce prisme. La communauté internationale a cependant oublié de l’appliquer au conflit israélo-arabe et adhère à la réécriture de l’histoire par les « Palestiniens », pas si éloignée du retournement opéré par Poutine. Pas étonnant quand on connaît les accointances idéologiques du KGB dont il est issu, avec l’OLP de Yasser Arafat et aujourd’hui de Mahmoud Abbas qui s’est précipité à Moscou au début du conflit pour prêter allégeance à son parrain Russe comme au bon vieux temps de l’URSS.  Heureusement la doctrine a changé du côté d’une partie du monde arabe. Les Accords d’Abraham sont passés par là mais Israël doit encore sécuriser et défendre ses frontières qui ne sont ni sures, ni toujours pas reconnues totalement. Imaginons l’Ukraine, dans 5 ans, 20 ans voire 75 ans, si la guerre était amenée à durer : personne n’oubliera qui l’aura déclenchée. Alors pourquoi cette différence de traitement lorsqu’il s’agit d’Israël qui n’a jamais été et n’est pas l’agresseur ? Le problème palestinien n’est pas la cause mais la conséquence du conflit israélo-arabe de 1948. Il est toujours bon de le rappeler. Une guerre que les arabes de Palestine ont déclenchée et qu’ils ont perdue. Ce n’est pas à eux, ni à la communauté internationale, d’imposer les conditions de la paix. Il va falloir négocier, n’en déplaise aux palestiniens dont les rêves sont des cauchemars.  En Ukraine comme au Moyen orient, il ne doit pas y avoir de prime à l’agression. Et le droit international ne doit être ni manipulé, ni instrumentalisé. Arié Bensemhoun

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