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La victoire de Ben Gvir

Israël.

D'abord quelques chiffres. Au précédent scrutin de 2021, le Likoud avait obtenu 29 mandats. Mardi, il en a obtenu au moins trois de plus. Le score définitif peut encore être ajusté en plus ou en moins, après le dépouillement des 500.000 bulletins restants. Mais cela signifie que le parti de Benyamin Netanyahou a non seulement maintenu ses forces, mais qu'il les a même augmentées. Et donc, que les autres partis de son bloc, et en particulier le parti Sionisme Religieux, ne lui ont pas pris de voix. C'est également vrai pour les deux partis orthodoxes. Le Shas a amélioré son score, revenant à un score à deux chiffres, ce qui ne lui était plus arrivé depuis plus de vingt ans. Et même Yaadut HaTorah, le parti orthodoxe ashkénaze a réussi à décrocher un mandat de plus qu'en 2021, passant de 7 à 8, ce qui correspond peu ou prou à l'évolution démographique de son électorat. Alors, comment le parti Sionisme Religieux de Betzalel Smutrich et Itamar Ben Gvir est-il parvenu à obtenir 14 mandats ? Où les a-t-il pris ? Très probablement chez les électeurs qui avaient voté pour le parti de Naftali Bennett au précédent scrutin. C'est dans l'électorat sioniste religieux qui avait donné 9 sièges au parti Yamina, que l'on trouve ceux qui n'ont pas pardonné à Bennett son alliance avec Yaïr Lapid, mais surtout avec les partis de gauche Travailliste et Meretz, et surtout, surtout avec le parti islamiste Ra'am. Tous ne sont pas, loin s'en faut, des partisans de l'ultranationaliste Itamar Ben Gvir, qui était entré dans la précédente Knesset, mais comme le député unique du parti Puissance Juive, qui s'était associé à Betzalel Smutrich, car il n'aurait pu seul franchir le seuil minimum des 4 mandats. Même dans l'électorat nationaliste religieux, l'activiste ultranationaliste a longtemps été considéré comme trop radical. Sa filiation revendiquée avec le parti Kach du rav Meir Kahana, interdit dans les années 80 en Israël pour son extrémisme, et son discours populiste rebutaient les sionistes plus traditionnalistes. Mais clairement, l'alliance, même technique, de Naftali Bennett avec les islamistes, a été perçue comme une trahison politique qui a décidé certains électeurs du courant sioniste religieux à considérer Ben Gvir comme un représentant légitime. Si le glissement est difficile à voir, c'est simplement parce que Naftali Bennett n'était pas candidat aux élections du 1er novembre. D'ailleurs, à Raanana, la ville de résidence de Bennett, la liste Sionisme Religieux a augmenté son score de 120% par rapport à l'élection précédente. Mais ce n'est pas le seul secteur où le leader de Puissance Juive est allé chercher des voix, puisqu'il a aussi su séduire dans les villes de périphérie et auprès de publics plus laïcs, mais aussi plus religieux, ceux que l'on appelle les ultraorthodoxes sionistes. Ben Gvir a su faire campagne sur le thème de la sécurité, il avait d'ailleurs annoncé quelques jours avant l'élection qu'il réclamerait le ministère de la Sécurité intérieure dans le gouvernement Netanyahou. Le souvenir des émeutes du printemps 2021 dans les villes à population mixte juive et arabe est encore dans tous les esprits, ajouté à la vague d'attaques terroristes, qui accroit le sentiment d'insécurité du public. Et Itamar Ben Gvir, qu'on avait vu récemment dégainer son pistolet lors d'une émeute dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem,  a su surfer sur la vague. La question maintenant, est de savoir jusqu'où ira son influence dans le prochain gouvernement israélien. [playlist ids="184859"] Pascale Zonszain

pzoom031122

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