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Israël renoue le dialogue direct avec l'Union Européenne

Israël.

Dans un contexte international décidément compliqué, Yaïr Lapid aura pu cette semaine cocher au moins une case de son programme diplomatique. C'est le chef du gouvernement israélien qui tenait absolument à réactiver ce Conseil d'Association UE-Israël, qui ne s'était plus réuni depuis dix ans. Et Yaïr Lapid avait commencé à y travailler dès son entrée au ministère des Affaires étrangères du gouvernement Bennett. Etant donné la proximité avec Kippour, le Premier ministre israélien n'a pas fait le voyage de Bruxelles et c'est par vidéoconférence qu'il s'est adressé aux membres du Conseil, pour marquer au moins symboliquement la reprise du dialogue au niveau des ministres des Affaires étrangères, puisque c'est Josep Borrell, le haut représentant des Affaires étrangères de l'UE qui conduisait la délégation européenne. Si l'information est passée plutôt inaperçue, éclipsée par d'autres dossiers diplomatiques brûlants, ce renouveau du dialogue direct entre Bruxelles et Jérusalem reste un événement important, dans un contexte géopolitique en plein bouleversement. Pour mémoire, les dernières sessions de l'organisation avaient été annulées en 2013 par le Premier ministre Benyamin Netanyahou pour protester contre la position européenne sur le refus de toute relation avec les implantations de Judée Samarie et en 2014 par l'Union Européenne, comme une condamnation de l'opération Bordure Protectrice contre le Hamas à Gaza, quand l'organisation palestinienne avait commencé à bombarder les villes israéliennes. Depuis, la position de l'UE sur le conflit israélo-palestinien n'a pas changé, mais malgré ces divergences, il devenait contre-productif pour Israël de se priver de cette ligne directe avec les responsables de la politique extérieure des 27. D'ailleurs les discussions ne se sont pas cantonnées au seul aspect palestinien. En l'espace d'une décennie, la place d'Israël sur la carte régionale, mais aussi mondiale s'est profondément transformée. Israël est devenu une puissance énergétique depuis ses découvertes de ressources gazières en Méditerranée, et on voit ces jours-ci à quel point le sujet est vital, tant face au Liban que par rapport à l'Europe, désespérément à la recherche de nouvelles sources d'approvisionnement en énergie. Israël a d'ailleurs développé une alliance énergétique avec la Grèce et Chypre, des pays européens en Méditerranée. Les Accords d'Abraham ont aussi modifié les équilibres régionaux, permettant à l'Europe de ne plus cloisonner ses relations entre les pays arabes et Israël, comme elle le faisait auparavant. Sans parler de la position économique d'Israël en tant que puissance technologique, qui s'est considérablement renforcée au cours de la dernière décennie. Et pour cette session de reprise, les délégations israélienne et européenne ont aussi abordé d'autres dossiers aux implications mondiales, comme l'insécurité alimentaire ou le changement climatique, mais aussi la santé et la technologie, devenues des enjeux encore plus cruciaux depuis la pandémie. Ce qui n'a pas empêché Israël de son côté de mettre sur la table des questions qui lui tiennent à cœur dans ses relations avec l'UE, telles que la lutte contre l'antisémitisme qui relève la tête un peu partout en Europe, le problème du BDS, ou encore la coopération dans le domaine de la lutte antiterroriste. Après dix ans de froid, les relations se réchauffent au plus haut niveau entre Bruxelles et Jérusalem. [playlist ids="180822"] Pascale Zonszain

pzoom071022

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