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"L'école de la République n'est plus à la hauteur" pour Emmanuel Macron

France.

"L'école de la République n'est plus à la hauteur" pour Emmanuel Macron
(Crédit : DR)
C’est un constat sans appel qui a été fait par le chef de l’Etat en prononçant son grand plan pour l’école. Cette intervention était très attendue avant la rentrée générale des classes sous fond de grogne des enseignants , d’inquiétudes des parents d’élèves et de pénurie de professeurs. Le Président de la République a défendu son plan pour l’école qu'il estime ne plus être « à la hauteur », lors de la réunion de rentrée des recteurs ce jeudi 25 août 2022, à la Sorbonne. Revalorisation des enseignants, « pacte de confiance », conseil national de refondation… ce sont les principaux chantiers annoncés par Emmanuel Macron pour "ressusciter" l’école en France.

Redonner l’envie d’avoir envie 

« Nous avons encore trop d’élèves malheureux, trop de parents d’élèves anxieux, de professeurs désabusés ou qui ont le sentiment d’avoir perdu le sens de leur mission ou de ne pas être reconnus comme il le devrait… », a déploré le chef de l’Etat. Ce dernier a tenu à remercier l’engagement des enseignants et du personnel des écoles, notamment lors de la pandémie de Covid-19, au cours de laquelle le gouvernement a choisi de maintenir les écoles ouvertes. 

Revalorisation salariale et pacte de "confiance"

L’annonce la plus concrète et la plus spectaculaire du président concernera l’augmentation des salaires pour rendre à nouveau attractive la belle profession de professeur. Ainsi « aucun enseignant ne débutera sa carrière sous 2 000 euros nets mensuels ». Emmanuel Macron a promis une revalorisation des salaires des enseignants à deux « étages », l’un inconditionnel, et l’autre qui serait conditionné à l’engagement des enseignants. « Un pacte de confiance » pour des professeurs qui en manquent singulièrement depuis ces dernières années. Le président qui a souhaité vouloir prendre à bras le corps le sujet de la formation des enseignants  « On a demandé des diplômes universitaires excessifs. Il faut assumer que des gens s’engagent dès le baccalauréat dans ce beau métier. » Une manière de revoir à la baisse le niveau de formation des enseignants et qui fait déjà grincer les dents.

Un fonds d’innovation pédagogique de 500 millions d’euros : changement de méthode

Emmanuel Macron qui entend tout simplement révolutionner la méthode d’apprentissage a annoncé la création d’un fonds d’innovation pédagogique de 500 millions d’euros pour financer les projets d’établissements territorialisés. « Nous ne transformerons pas l’école par une énième réforme de programme ou un renforcement des moyens, il nous faudra changer notre méthode », a souligné le locataire de l'Elysée. Le 8 septembre prochain, le chef de l’Etat lancera un ambitieux  conseil national de la refondation. L’idée est de mettre autour du président de la République « les forces vives de la nation », soit les forces politiques, économiques, sociales, associatives et des citoyens. « L’objectif est de refonder l’école au plus près du terrain […], assumer que l’école repose sur un objectif – notre jeunesse – et qu’elle doit avant tout être portée par nos enseignants, ceux qui la font vivre au quotidien, et non pas seulement sur des méthodes trop uniformes, trop imposées d’en haut. L’objectif est de bâtir un projet nouveau école par école », a t-il déclaré avec emphase se situant dans l'esprit du Conseil national de la résistance.

« Transformation profonde » des lycées professionnels

Emmanuel Macron a donc tenu un discours très ambitieux et souhaiter jeudi une « transformation profonde » des lycées professionnels qui passe par le développement « des temps de stage d’au moins 50% » qui seront mieux rémunérés. C’est une « réforme à laquelle je tiens beaucoup », a souligné le président de la République, qui veut « bâtir cette transformation profonde en confiant au lycée professionnel l’autonomie, les moyens d’innover, de mieux préparer les jeunes au monde de l’entreprise ». Selon lui, il faut adapter la voie professionnelle aux besoins du marché du travail.

Ambition de transformation dès la maternelle 

L’école maternelle en France a pourtant toujours été d’un très beau niveau et reconnue dans le monde entier. Emmanuel Macron a néanmoins évoqué les « immenses chantiers » et « transformations » qu’il souhaite dans l’enseignement. « À la maternelle, nous renforcerons l’attention au développement de l’enfant », a notamment indiqué Emmanuel Macron, tandis qu’à l’école primaire, il souhaite continuer à « mettre l’accent sur les apprentissages fondamentaux » en généralisant la pratique quotidienne du sport. « Pour mieux choisir, on doit informer plus tôt, c’est permettre à nos jeunes de connaître d’autres métiers. Donner la chance à tous les enfants de la république de connaître des métiers dans le cadre de l’école ». 

La culture pour tous et très tôt

C’est une ambition démocratique et sociale portée depuis longtemps par le président quand il était encore socialiste. Le chef de l’Etat a annoncé l’extension du « pass culture » aux élèves de 6e alors qu’il concerne seulement les jeunes âgés entre 15 ans et 18 ans actuellement, leur permettant d’avoir accès à un crédit individuel pour acheter des biens culturels. « Nous voulons l’école pour tous. L’école doit être le terreau où grandit l’égalité des chances, pas le terrain des reproductions sociales », a conclu Emmanuel Macron. Un programme central dans la doctrine d’un second quinquennat qui mise beaucoup sur la résurrection de l’école pour porter la société toute entière. La rentrée des classes le premier septembre va être le premier test avec la réalité : y aura -t-il un enseignant devant chaque classe comme l’ambitionne le ministre de l’éducation nationale ?  Michel Zerbib

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