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Les dilemmes de Bennett

Israël.

Les dilemmes de Bennett
(Crédit : capture d'écran)

Une semaine après l'annonce de Naftali Bennett de dissoudre la Knesset, c'est aujourd'hui que tout doit se jouer. Et la lutte sera ardue jusqu'au bout entre les partis de la coalition et ceux de l'opposition sur la dissolution effective du parlement israélien. On le sait, la coalition veut acter la fin de cette 24e Knesset le plus vite possible, tandis que l'opposition, et en particulier le Likoud voudrait plutôt faire trainer les choses, pour tenter de mettre en place un gouvernement alternatif réunissant les partis de droite, sans avoir à tenir de nouvelles élections. Mais cette option parait de moins en moins réaliste au fil des jours et l'on peut donc raisonnablement considérer que des élections anticipées sont inévitables.

Et c'est là que l'on attend une nouvelle fois la décision de Naftali Bennett. Dans la configuration actuelle des forces politiques, tous les sondages publiés depuis une semaine confirment l'impossibilité de dégager une majorité pour aucun des deux camps. Le Likoud reste en tête, mais avec les trois partis qui l'ont suivi dans l'opposition, il n'atteint pas dans les intentions de vote les 61 sièges à la Knesset. Pourtant, l'électorat israélien vote majoritairement à droite. Ce qui veut dire que c'est toujours la présence de Benyamin Netanyahou, qui depuis les législatives de 2019 freine une union des partis de droite. Et Naftali Bennett dans tout ça ? Son calcul politique de former  avec Yamina un nouveau grand parti à droite qui s'appuierait sur l'électorat sioniste religieux et l'électorat conservateur a échoué. Avec seulement 7 élus aux dernières législatives, dont deux l'ont quitté en cours de route et au moins deux autres regardent du côté du Likoud, a-t-il intérêt à représenter son parti au prochain scrutin ? 3 sondages sur 5 lui donnent 4 mandats, c'est-à-dire le minimum légal pour passer le seuil de représentativité à la Knesset. Ce qui veut dire aussi qu'en démarrant la course aussi bas, il court le risque de ne même pas atteindre ce plancher. Alors conclure une alliance électorale avec un autre parti de droite, comme par exemple Nouvel Espoir de Gideon Saar pourrait être une option. A moins que Saar et les autres transfuges du Likoud qui l'avaient suivi ne préfèrent regagner les rangs de leur ancien parti. Le patron de Yamina pourrait aussi laisser sa numéro deux, Ayelet Shaked, prendre la tête du parti. Il l'avait fait en 2019 et le parti n'avait pas atteint le minimum de 4 sièges.

Autre scénario possible pour Bennett : se retirer, au moins provisoirement, de la vie politique. Affranchi de celui qui symbolise l'échec de la coalition, il donnerait à son parti une chance de se refaire une virginité politique, ou à ses élus de reprendre leur indépendance et de rejoindre d'autres partis, voire de créer une nouvelle formation politique, de droite libérale ou religieuse. Le Premier ministre sortant pourrait alors se mettre en réserve pour une législature ou plus, pour revenir plus tard en recours possible. Naftali Bennett, dans les interviews qu'il avait accordées en fin de semaine, avait reconnu qu'il se posait la question et que sa "décision serait dictée par l'intérêt du pays". On peut citer deux exemples de dirigeants israéliens qui ont fait une pause dans leur vie publique après un échec politique. Ehud Barak, qui a pu de nouveau siéger au gouvernement mais n'a jamais retrouvé le fauteuil de Premier ministre. Et Benyamin Netanyahou, dont on connait le parcours. Reste à savoir lequel des deux inspirera Naftali Bennett.

Pascale Zonszain

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