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Quel courant démocrate pour les relations USA/Israël ?

Israël.

Quel courant démocrate pour les relations USA/Israël ?
(Crédit: Twitter)

Affaire de génération, d'origine, ou d'idéologie, le parti démocrate américain voit aussi des conceptions et des courants différents, quand il s'agit d'Israël. On avait pu s'en rendre compte lors de la convention du parti en juillet dernier, quand les délégués du parti ont voté sur la plateforme qui allait servir de programme pour la campagne. Les discussions avaient notamment porté sur une proposition de résolution concernant la poursuite de l'aide américaine à Israël.

Il s'agissait d'une proposition de condamnation de l'occupation israélienne dans les territoires palestiniens et du conditionnement de l'aide américaine à l'engagement d'Israël de ne pas agrandir les implantations de Judée Samarie, et d'abandonner tout projet d'annexion de ces localités. La proposition avait finalement été rejetée par 117 voix contre 34. Et les démocrates avaient adopté un texte restant dans la ligne traditionnelle : soutien à Israël, engagement pour sa sécurité, et à la solution à deux Etats pour le règlement du conflit israélo-palestinien. Une formulation que l'on peut qualifier de centriste, comparé aux courants plus radicaux du parti.

Deux points pourtant, ont été concédés à l'aile gauche du parti démocrate : "l'opposition à toute mesure unilatérale, palestinienne ou israélienne qui compromettrait la solution à deux Etats et les relations américaines avec le peuple palestinien, pour leur droit à la liberté et à la sécurité dans leur propre Etat viable".

Pourquoi ces nuances sont importantes ? Parce qu'elles indiquent une évolution dans l'approche du dossier israélo-palestinien qui ne se fonde plus seulement sur la sécurité de l'Etat d'Israël et qui confirme la montée en influence au sein des démocrates, d'une tendance plus favorable aux Palestiniens et aussi plus critique d'Israël.

Si l'on reste loin des prises de position radicales d'élus démocrates comme Ilhan Omar ou Rashida Tlaib, qui soutiennent ouvertement le BDS et ne cachent pas leur antisionisme, leurs voix se font pourtant entendre. Reste à savoir si elles arriveront jusqu'à Joe Biden. Le candidat démocrate, âgé de 77 ans, appartient dans tous les sens du terme à l'ancienne génération du parti, celle pour qui le soutien à Israël reste un pivot inconditionnel.

Et même si la plateforme électorale du parti n'a plus vraiment de poids dans la définition de la politique une fois le scrutin passé, elle constitue un point de repère sur le positionnement général du parti et des courants qui le composent.

De plus, tout dépend de la façon dont le président élu mène sa politique étrangère. Traditionnellement, le chef de la Maison Blanche s'entoure d'une équipe de conseillers, le plus souvent des spécialistes de chaque dossier, et d'un Conseiller à la Sécurité Nationale, dont le rôle est aussi important, sinon plus, que celui du Secrétaire d'Etat. Durant son mandat, Donald Trump avait imposé un autre fonctionnement, où il s'engageait personnellement dans tous les dossiers et s'était entouré d'un premier cercle de proches, membres de sa famille ou avocats, avec lesquels il avait toujours mené ses affaires privées.

Joe Biden, lui, pourrait revenir à une organisation plus conventionnelle et compter sur les experts de son administration et de son parti. Reste à savoir dans quel courant démocrate il les choisira. 

Pascale Zonszain

pzoom061120

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