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La résilience israélienne face au coronavirus

Israël.

La résilience israélienne face au coronavirus
Les Israéliens sont mis à rude épreuve face au coronavirus (Crédit: Maguen David Adom)

Depuis mercredi soir, les Israéliens apprennent à compter par cent mètres. Quelle distance pour rallier l'épicerie ou la pharmacie la plus proche ? A quel moment faut-il dire aux enfants qu'il est temps de faire demi-tour ? Prisonniers de leur quartier, de leur pâté de maison, ils se soumettent aux nouvelles mesures de confinement édictées par le gouvernement pour contenir la propagation de l'épidémie.

Mais à bien y réfléchir, il n'y a rien là qui n'ait déjà été expérimenté dans d'autres circonstances. Les habitants de l'ouest du Néguev, ceux d'Ashkelon ou d'Ashdod, connaissent déjà parfaitement cette routine. Pour eux, l'unité de mesure, ce n'est pas la distance, mais le temps, ce qui au fond revient au même. Le déclenchement de l'alerte en cas de tir de roquette de la Bande de Gaza, signifie selon l'endroit où l'on se trouve, que l'on dispose de 15, trente ou 45 secondes pour trouver un abri. Le reste du pays avait dû aussi apprendre durant la guerre de l'été 2014 la distance que l'on pouvait parcourir en 90 secondes, temps nécessaire aux roquettes palestiniennes pour atteindre leur cible, dans la région de Tel Aviv ou à Jérusalem.

Maigre consolation, mais il faut bien trouver le moyen de positiver dans une situation qui n'encourage pas à l'optimisme. Dans un pays, qui a plus que son compte, de guerres et de vagues de violence, la population a bien dû puiser dans ses ressources et ses capacités d'adaptation, pour continuer à fonctionner. C'est ce que les Israéliens ont appris à faire avant même l'indépendance de leur Etat. A Jérusalem, les plus anciens se souviennent encore de la guerre de 1948, quand les Jordaniens tiraient sur la ville. Ils racontent que lorsque le canon ennemi au nord de Jérusalem commençait à tirer, il suffisait de se mettre à couvert, et de compter huit obus, sachant qu'après, il était trop chaud pour continuer. Evidemment, le problème restait la première salve… mais ensuite, la vie pouvait reprendre.

Au fil du temps et des épreuves, la mentalité israélienne s'est forgée autour de l'improvisation, de la créativité, de la recherche de la solution immédiate pour faire face. C'est ce qui a renforcé la résilience, et qui a aussi contribué à l'essor de la technologie israélienne, qui n'est rien d'autre qu'une recherche de réponse à un problème. Comment contourner un obstacle, prévenir un danger, en détournant un savoir-faire ou en bricolant avec les moyens du bord, tout ce qui peut fournir des solutions innovantes. Une fuite dans un tuyau d'arrosage qui donne l'idée du goutte-à-goutte, devenue technique d'irrigation, la nécessité de protéger les populations civiles des tirs de roquettes qui a permis la création des batteries Dôme de Fer, les exemples ne manquent pas. La conscience de cette capacité à transformer l'adversité en opportunité, fait désormais partie de l'ADN israélien.

Personne ne sait combien de temps il faudra encore avant de venir à bout de l'épidémie de coronavirus, ni malheureusement, combien elle fera encore de victimes. Et s'il faut rester confiné pour protéger les autres et surtout les plus âgés, l'isolement sera l'occasion de rester ensemble, autrement. La force d'Israël, c'est l'absence d'alternative. Il n'y a pas d'autre choix que de gagner. Quel que soit l'ennemi.

Pascale Zonszain

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