A six jours des élections législatives israéliennes et à treize jours des élections de mi-mandat américaines, la visite d'Itzhak Herzog à Washington intervient donc dans une période particulièrement sensible. Avant de s'envoler pour la capitale fédérale, le président israélien n'avait pas manqué de faire référence à ce calendrier : "c'est l'occasion de souligner que l'amitié et le partenariat forts qui lient nos deux pays sont au-dessus de tous les désaccords ou toutes divergences politiques ou partisanes" avait-il déclaré. Une précision qui s'imposait et qui sera probablement réitérée par le président Biden quand il recevra son homologue israélien dans le Bureau Ovale. Mais il est vrai que ce contexte politique ne peut être écarté, même si les deux chefs d'Etat veilleront à ne pas mélanger élections et diplomatie. Les relations bilatérales qui avaient connu quelques fluctuations lors de la fin du mandat de Benyamin Netanyahou et le début de l'administration Biden, toujours marquée par le souvenir des tensions entre le Premier ministre israélien et le président Obama, avaient retrouvé un climat plus serein avec l'arrivée du gouvernement Bennett-Lapid. Le Premier ministre Yamina avait tenu à assurer les Américains que leurs divergences se règleraient loin des médias et son successeur Yaïr Lapid avait mis les petits plats dans les grands pour recevoir Joe Biden en juillet dernier.
L'administration démocrate, d'abord réticente à accepter la succession diplomatique de Donald Trump avait finalement repris à son compte la réalisation des Accords d'Abraham et la normalisation des relations entre l'Etat d'Israël et deux régimes sunnites du Golfe. La réussite de la négociation conduite par Washington sur l'accord gazier entre Israël et le Liban, qui devrait être signé demain, est aussi à mettre à l'actif de l'administration démocrate. Mais le dossier iranien reste une source de désaccords entre Israël et les Etats-Unis, même si l'implication de l'Iran dans la guerre russe en Ukraine pourrait finir par faire évoluer la position américaine et la rendre plus attentive aux inquiétudes et aux recommandations de Jérusalem. Et il y a aussi les perspectives de politique intérieure israélienne. L'administration Biden, si elle se doit à une réserve et une neutralité à l'égard de son allié, se sent plus proche d'un gouvernement de coalition dirigé par Yaïr Lapid que par un gouvernement conduit par Benyamin Netanyahou. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu'une reconduction de la coalition sortante entrainerait par exemple une reprise des négociations de paix avec l'Autorité Palestinienne, que Washington appelle de ses vœux. Cela ne signifie pas non plus que la Maison Blanche refusera de prendre les appels de Benyamin Netanyahou s'il redevient Premier ministre et qu'il accueille dans son gouvernement des ministres ultranationalistes. D'autant que Joe Biden n'est pas non plus certain de maintenir ses propres forces politiques lors des élections du 8 novembre et qu'il pourrait se retrouver avec une majorité républicaine au Congrès, avec les conséquences que cela peut entrainer pour sa politique extérieure. Ce n'est évidemment pas Itzhak Herzog, dont la fonction de président est essentiellement symbolique, qui s'immiscera dans le débat intérieur américain, que ce soit dans ses entretiens avec les dirigeants politiques ou ceux de la communauté juive. De la même manière, Joe Biden se gardera de toute remarque publique sur les élections israéliennes. Mais les échéances électorales des deux alliés auront qu'ils le veuillent ou non, un impact, qu'elles produisent un président américain affaibli ou renforcé, ou un parlement israélien sans majorité.
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Pascale Zonszain
Isaac Herzog à Washington entre deux élections
Actualités.
Publié le
26/10/2022 à 09h48 - Par Gabriel Attal
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