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Partie délicate pour Benyamin Netanyahou

Israël.

A première vue, Benyamin Netanyahou devrait être optimiste. Son parti arrive toujours en tête dans les intentions de vote et les partis de son bloc lui donnent toujours l'avantage sur celui de Yaïr Lapid. Avec un bémol toutefois : au sein du bloc Netanyahou, le Likoud accuse une perte de vitesse constante au cours des dernières semaines. Et le bénéficiaire n'est pas le bloc opposé, celui de la coalition sortante, mais le parti Sionisme Religieux, qui prend environ 3 mandats au Likoud. Ce qui fait du parti des nationalistes religieux Betsalel Smutrich et Itamar Ben Gvir, la troisième force politique du pays, avec 14 sièges, en tout cas dans les intentions de vote. Et pourtant, au début de l'été, les patrons des deux partis de la droite nationaliste étaient au bord de la rupture. Et c'est Benyamin Netanyahou qui a tout fait pour les rabibocher et s'assurer qu'ils feraient la course électorale ensemble. Alors, mauvais calcul de la part du patron du Likoud ? Pas forcément. L'ancien Premier ministre et actuel chef de l'opposition connait le risque de l'éparpillement des voix, qui peut faire disparaitre de la carte parlementaire des partis qui n'atteignent pas les 4 mandats nécessaires pour entrer à la Knesset. Et Benyamin Netanyahou ne voulait pas voir le parti d'Itamar Ben Gvir faire perdre des suffrages à son bloc, ce qui aurait pu arriver s'il s'était présenté séparément. Mais dans cette campagne morne qui s'étire depuis le mois de juin, le jeu offensif de l'activiste ultranationaliste a su séduire un électorat fatigué par une crise politique sans fin. La liste Sionisme Religieux a donc complété le plein des voix de droite. Mais ce complément s'est donc fait au détriment du Likoud, quand il n'a pas ratissé du côté de l'électorat orthodoxe ou chez les abstentionnistes de droite. Sans oublier que tout cela se passe encore et seulement dans les sondages et pas dans la réalité. Le jour J, le Likoud escompte bien ramener au bercail ses électeurs tentés par l'extrême-droite, et les partis orthodoxes comptent, eux,  sur leur capacité de mobilisation et la loyauté de leur segment électoral. Deux événements survenus cette semaine indiquent d'ailleurs que le patron du Likoud tient à rappeler que son parti et la liste Sionisme Religieux sont bien deux entités politiques distinctes. Lundi soir, Benyamin Netanyahou a refusé de partager la scène avec Itamar Ben Gvir, lors d'un événement organisé par le mouvement Loubavitch pour marquer la fin de la fête de Simhat Torah. Et hier, le patron du Likoud a tenu à spécifier que son parti n'avait rien à voir avec la réforme judiciaire que veut promouvoir le parti de Smutrich et Ben Gvir, alors même que sa réalisation pourrait conduire à l'annulation de son procès. Le parti Sionisme Religieux quant à lui, veut s'assurer qu'il entrera en bonne place dans la future coalition si Benyamin Netanyahou est appelé à former le prochain gouvernement. Mais s'il a effectivement besoin de toutes les voix de droite, l'ancien Premier ministre sait aussi qu'il est dangereux d'être trop dépendant d'un seul allié, surtout quand ce dernier fait de l'excès de zèle. Et Benyamin  Netanyahou ne perd pas de vue qu'il aura probablement besoin d'élargir sa coalition à au moins un autre parti, s'il veut retrouver la tête du gouvernement. Et il ne pourra le trouver que sur sa gauche. Moralité : dans les dix jours qui viennent, le chef du Likoud devra jouer simultanément la modération et le nationalisme et surtout, battre le rappel de son électorat historique. Une partie qui s'annonce délicate. [playlist ids="182080"] Pascale Zonszain

pzoom201022

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