Quelle stratégie de sortie pour Israël ?

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Quelle stratégie de sortie pour Israël ?
Quelle sortie de crise pour Israël ? (Crédit: Maguen David Adom)

Plus qu'une stratégie de sortie, Israël recherche d'abord une stratégie de transition. Comme dans tous les pays touchés par la pandémie, les économistes et les médecins ont des approches différentes. Les experts du ministère des Finances mettent en avant la nécessité de relancer la machine économique pour éviter l'effondrement, ceux du ministère de la Santé mettent en garde contre un nouveau départ d'épidémie si le confinement est abandonné trop rapidement.

En Israël, le confinement a commencé à peu près au même moment qu'en Europe, mais avec des conditions un peu différentes. Pas d'attestation pour la circulation à proximité du domicile comme c'est le cas en France, mais les contrôles policiers sur les contrevenants ont donné lieu à des milliers de verbalisations. La communication de l'Etat a connu quelques ratés, notamment pour les secteurs arabes et ultra-orthodoxes, qui n'ont pas intégré la gravité de la crise sanitaire et l'importance des consignes au même rythme que le reste du pays. Ce décalage a eu pour conséquence de ralentir l'efficacité du confinement. La propagation du virus continue à plafonner dans les localités ultra-orthodoxes et commence à décoller dans certaines localités arabes.

Dans le même temps, la situation économique a continué à se dégrader. Avec un taux de chômage de 26%, Israël a franchi la barre du million de demandeurs d'emploi. Des pans entiers de l'économie sont sinistrés, là encore, comme partout ailleurs. Les travailleurs indépendants et les petits commerçants sont les plus impactés et se plaignent de ce que le gouvernement ait surtout protégé les salariés et craignent de ne pouvoir reprendre leur activité lorsque le confinement sera levé.

Alors, avant de décider des modalités et du calendrier de la relance, le gouvernement étudie les différentes formules possibles. Une première réunion a eu lieu jeudi pour confronter les plans du ministère de la Santé et celui des Finances. Le ministère des Finances recommande une reprise de 50% de l'activité économique dès la semaine prochaine, qui comprendrait tous les secteurs, à l'exception des loisirs et de la culture. L'objectif étant de parvenir à une reprise à 100% d'ici la fin du mois de mai. Le ministère de la Santé, on l'a compris, préconise une approche beaucoup plus prudente et recommande de ne redémarrer qu'à 30% de la capacité totale et d'attendre le début du mois de juin et les chiffres de l'épidémie, pour envisager de passer à 50%. Parallèlement, le gouvernement devra également décider de la réouverture des écoles et établissements scolaires, évidemment déterminante pour permettre aux adultes qui y seront autorisés, de reprendre leur travail.

Sans compter qu'en Israël, la donnée politique a aussi son rôle. Tant que le nouveau gouvernement n'est pas formé, c'est le gouvernement dirigé par Benyamin Netanyahou qui assure la transition. Ce qui le limite dans sa marge de manœuvre, dans la mesure où l'absence de coalition parlementaire bloque le vote d'un nouveau budget. En outre, depuis le début de la crise sanitaire, c'est à la ligne de prudence du ministère de la Santé, que Benyamin Netanyahou a donné la priorité.

Pascale Zonszain

PZOOM170420

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