Niger : l’armée française restera le dernier rempart antidjihadiste français au Sahel

Cela ressemble de plus en plus à la fin de la présence militaire française dans cette région africaines toujours en proie aux menées guerrières de l’Etat islamique mais Paris annonce rester au Niger pour épauler les forces nigériennes. Un retrait des quelque 1500 soldats français n'est «pas du tout à l'ordre du jour», avait affirmé mardi l'état-major de l’armée française. Retour sur la présence militaire française au Sahel comme force antijihadiste. Le Niger constitue le pivot du dispositif antijihadiste français au Sahel depuis le départ contraint du Mali à l'été 2022. 1500 soldats français demeurent dans le pays. Ainsi les putschistes ont dénoncé jeudi 3 août au soir à Niamey plusieurs accords militaires conclus avec la France. Certains de ces accords concernent notamment le «stationnement» du détachement français et le «statut» des militaires présents dans le cadre de la lutte antidjihadiste, selon un communiqué lu à la télévision nationale.

Un retrait du Niger n'est «pas du tout à l'ordre du jour», avait affirmé mardi l'état-major français en dépit de la fin de l’opération Barkhane

La France a quitté le Mali sous la pression de la junte militaire  où elle traquait les groupes armés depuis neuf ans . L’ armée française avait donc installé le gros de ses forces au Niger voisin. Les forces spéciales françaises stationnées au Burkina Faso ont également dû en partir l'an dernier. Cette réorganisation, qui a signé la fin de l'opération Barkhane, s'est accompagnée d'une nette décrue des effectifs militaires français au Sahel, passés d'environ 4.500 à 2.500, dont 1.500 au Niger et 1.000 au Tchad.

Opérations antidjihadistes de concert entre la France et le Niger contre Daesh au Sahara

Le Niger accueille désormais le coeur du dispositif militaire français, sur la base aérienne projetée (BAP) de Niamey, où sont déployés en permanence cinq drones Reaper et au moins trois avions de chasse Mirage. Les Français y ont renforcé leur présence et détaché des centaines d'hommes dans le sud-ouest du pays près de la frontière malienne, où ils mènent des opérations antidjihadistes, main dans la main, avec les forces armées nigériennes (FAN), sous l'autorité des FAN. Les critiques contre la présence militaire française en Afrique ont conduit  le président Emmanuel Macron a ordonner une action limitée strictement aux demandes spécifiques des Nigériens. Les armées françaises ont pour mandat d'appuyer les troupes nigériennes au combat et de les aider à monter en puissance ses armées, le groupe Etat islamique au Sahara (EIS) ayant repris du poil de la bête à la frontière malo-nigérienne.

Le Niger est dorénavant le seul pays africain avec lequel la France entretient un partenariat de combat contre les djihadistes

Le Tchad accueille quant à lui l'état-major des opérations françaises au Sahel, ainsi que des troupes déployées dans le cadre d'un partenariat militaire avec N'Djamena. Les autres bases françaises sur le continent accueillent des forces permanentes dites prépositionnées, qui participent à la protection des ressortissants. Les forces se tiennent prêtes à venir en renfort des opérations et coopèrent avec les armées nationales : Djibouti (1.500 personnels), Côte d'Ivoire (900), Sénégal (400) et Gabon (350). Michel Zerbib