Le nouveau chantage du Hamas, signe de tension intérieure

Israël.

Si on avait des doutes, le Hamas est parfaitement au courant de l'actualité israélienne. C'est au moment où le nouveau chef d'état-major de Tsahal,  Herzi Halevi prenait ses fonctions dans son QG de Tel Aviv, que l'organisation palestinienne de Gaza publiait une courte vidéo, présentée comme une déclaration d'Avera Mengistu, ce jeune Israélien qui est retenu captif à Gaza depuis plus de huit ans. Le prisonnier ne prononce que quelques mots, pour décliner son identité, et demander combien de temps encore il restera captif. En prélude, un message écrit en hébreu et en arabe indique : "les brigades Al Qassam soulignent l'échec du chef d'état-major sortant Kochavi et de son institution et son mensonge à son peuple et à son gouvernement, sur ses succès imaginaires et délirants. Le chef d'état-major entrant Halevi doit se préparer à porter le fardeau de cet échec et ses conséquences". Le tout dure à peine 45 secondes et l'authenticité de la vidéo n'a pas été immédiatement confirmée par Israël. C'est en tout cas le premier témoignage que le Hamas ait produit depuis septembre 2014, quand le jeune homme, souffrant de troubles psychologiques, avait quitté son domicile d'Ashkelon pour entrer seul dans la Bande de Gaza. Il y a un peu plus de six mois, le Hamas avait publié deux vidéos d'un autre otage israélien, le jeune Bédouin Isham Assaïed, entré dans le territoire côtier dans des circonstances analogues en avril 2015. On y voyait le jeune homme couché sur un lit, un masque à oxygène sur le visage et sa carte d'identité posée près de sa tête. Une autre, prise sur des images de vidéosurveillance, le montrait pénétrant à pied dans la Bande de Gaza. Ce nouveau message du Hamas est considéré par les milieux sécuritaires israéliens comme un signe supplémentaire de faiblesse du mouvement islamiste palestinien. Jusque-là, les terroristes ne fournissaient jamais de preuve de vie de leurs otages sans contrepartie. Durant la captivité du soldat Gilad Shalit, Israël avait dû libérer 21 Palestiniennes emprisonnées pour actes de terrorisme, pour obtenir une vidéo montrant l'otage israélien en train de lire un journal. C'est ce qui donne à penser que l'organisation palestinienne cherche à relancer le débat public en Israël autour des otages, car son chantage n'a toujours produit aucun résultat. Il faut rappeler qu'outre les deux captifs, le Hamas retient toujours les dépouilles de deux soldats de Tsahal, Oron Shaul et Hadar Goldin, tués durant l'opération Bordure Protectrice de juillet 2014. Des pourparlers ont pourtant bien eu lieu et se poursuivent périodiquement, via l'Egypte, en vue d'obtenir la libération des otages et le retour des cendres des militaires. Mais Israël a retenu les leçons de l'enlèvement de Gilad Shalit, prisonnier du Hamas durant cinq ans, avant d'être relâché en 2011 en échange de 1.027 détenus palestiniens. Un prix d'autant plus lourd que certains avaient depuis repris leurs activités terroristes. Plus question donc d'un échange à n'importe quel prix, même si le drame humanitaire des deux civils et le calvaire des familles des soldats sont particulièrement douloureux. Dans cette guerre psychologique, c'est aussi le Hamas qui s'expose, car depuis 2014, la population de Gaza attend le retour de détenus ou au moins des travaux de reconstruction d'infrastructures qu'Israël était disposé à autoriser en échange de ses otages. Et le mécontentement enfle dans le territoire côtier. Ce qui pourrait expliquer ce nouvel appel vers Israël. Pascale Zonszain

pzoom170123

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