Terrorisme à la bombe 2.0 ?

Israël.

Ce n'était malheureusement qu'une question de temps, avant que des terroristes parviennent à perpétrer un attentat à la bombe. Du point de vue des organisations terroristes palestiniennes, ce mode opératoire reste le plus efficace en termes de résultat. Non seulement la charge explosive peut faire des victimes, mais son effet psychologique se prolonge et renforce le sentiment de puissance des terroristes. Les forces de sécurité israéliennes traquent en permanence toutes les tentatives de perpétrer ce type d'attaque, et la plupart du temps avec succès. Selon les chiffres publiés récemment par le Shin Beth, plus d'une trentaine d'attentats à la bombe ont été déjoués depuis le début de l'année, sans compter plus de 300 tentatives de fusillades et d'attaques à l'arme blanche. Les attaques à la bombe exigent du matériel et de la préparation, une organisation qui requiert des complicités, ce qui rend ces actions plus difficiles à mener à leur terme, car elles laissent des traces, que les services de renseignements peuvent repérer et agir en amont. Mais cette fois, les terroristes ont pu choisir leurs cibles, assembler leurs bombes, les mettre en place, les déclencher à distance, le tout sans se faire remarquer. Ce qui est donc loin d'une improvisation ou d'un attentat individuel spontané. La seconde intifada des années 2000 avait ramené les forces de sécurité israéliennes au cœur des agglomérations palestiniennes où elles étaient allées débusquer et démanteler les infrastructures terroristes. Depuis, elles avaient agi pour les empêcher de se reconstituer. Et dans certains cas, l'intervention des services de sécurité se produisait alors que des cellules terroristes avaient déjà réussi à produire des bombes. On l'avait vu il y a un peu plus d'un an, avec une cache du Hamas découverte au nord de Jérusalem, avec plusieurs charges explosives prêtes à l'emploi. Et en août dernier, ce sont les services de sécurité de l'Autorité Palestinienne qui avaient saisi une vingtaine de bombes dans un laboratoire du Jihad islamique à Naplouse. Des charges qui d'ailleurs n'étaient pas seulement destinées à des attaques contre des cibles israéliennes, mais aussi contre l'Autorité Palestinienne, qui redoute également le retour de cellules actives du Jihad et du Hamas dans les zones autonomes de Judée Samarie. Cet affaiblissement structurel des organisations existantes dans cette région les a conduit à accroitre leur action de propagande, à la fois pour rester visibles et crédibles, et alimenter le climat et l'incitation à la violence. Et si les deux attentats de mercredi matin à Jérusalem ont nécessité une infrastructure et un savoir-faire, cela ne signifie pas pour autant qu'ils émanaient d'une organisation connue. On a vu d'autres formations locales émerger en Judée Samarie, pas nécessairement identifiées avec le Hamas, le Jihad islamique ou la branche armée du Fatah.  Une des raisons pour lesquelles, les forces de sécurité israéliennes avaient concentré leur action ces derniers mois contre le groupe de la Fosse aux Lions à Naplouse, était justement de la neutraliser avant qu'elle n'étende ses modes d'attaque, des fusillades aux attentats à la bombe. L'apprentissage des explosifs demande des moyens mais aussi du temps. Il n'est pourtant pas impossible qu'un autre groupe se soit formé localement, avec des ressources fournies par le Hamas, sans pour autant y être formellement rattaché. Ce qui peut expliquer l'absence de revendication. Car la décision s'est prise sans ordre ni chaine de commandement. Et si c'est le cas, il peut y avoir d'autres cellules prêtes à agir, sans dépendre d'un feu vert qui viendrait d'une direction terroriste en Judée Samarie ou dans la Bande de Gaza. [playlist ids="187893"] Pascale Zonszain

pzoom241122

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