De l'Ukraine au Qatar, la banque de cibles de l'Iran

Israël.

C'est le chef des renseignements de Tsahal qui a jeté hier ce pavé dans la mare : "les Iraniens envisagent d'attaquer les matchs et les événements du Mondial de football, mais la seule chose qu'ils craignent est le type de riposte que choisira le Qatar " a expliqué hier le général Aaron Haliva, ajoutant que l'Arabie Saoudite pourrait aussi être prochainement ciblée. "L'Iran est sur tous les terrains. Il faut suivre l'intensité et la rapidité de l'agressivité iranienne dans la région et dans le monde. A Londres, les Anglais se préparent à une attaque iranienne et ils savent de quoi ils parlent. C'est la même chose aux Etats-Unis. Je ne suis pas sûr que le monde ait bien réalisé les forces que l'Iran met en œuvre au niveau global. Il faut avoir une vue d'ensemble" a expliqué le chef des renseignements militaires israéliens. Et le général Haliva n'est pas le seul responsable israélien ces jours-ci à alerter sur l'Iran. Le Conseiller sortant à la Sécurité Nationale, Eyal Hulata a quant à lui insisté sur le rôle joué par Téhéran auprès de la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine. On a vu la puissance de destruction des drones iraniens Shahed 136 utilisés par l'armée russe. Et bientôt, ce sont des missiles balistiques à haute précision de courte et moyenne portée que l'Iran pourrait livrer à la Russie, a révélé Eyal Hulata, qui a exhorté la communauté internationale à freiner le projet iranien avant qu'il ne soit trop tard. Il y a quelques jours, l'ambassadeur d'Israël à Moscou a adressé le même appel directement au vice-ministre russe des Affaires étrangères, sur les risques induits par une implication croissante de l'Iran dans le conflit en Ukraine. Une analyse corroborée par le chef des renseignements de Tsahal, qui considère que le monde est désormais divisé en deux camps : pro-américain et anti-américain, dont l'Iran fait partie. L'inquiétude d'Israël est d'autant plus réelle que la semaine dernière c'est un tanker appartenant à une compagnie détenue en partie par un actionnaire israélien et qui naviguait dans le golfe d'Oman,  qui avait été visé par un drone Shahed 136 tiré depuis l'Iran. Les responsables de la défense israélienne craignent notamment que ces armes, aujourd'hui utilisées par la Russie contre l'Ukraine, se retrouvent aussi en Syrie, dont la Russie contrôle toujours l'espace aérien. Une des contreparties de la livraison d'armes iraniennes à Moscou pourrait être d'accorder à l'Iran une plus grande liberté de manœuvre contre Israël en Syrie. Sans compter que l'Iran est également engagé dans le soutien au terrorisme palestinien, dans la Bande de Gaza, mais aussi en Judée Samarie, dans l'objectif de détourner les forces israéliennes d'autres fronts. Le chef des renseignements de Tsahal a aussi abordé le programme nucléaire iranien, qu'il faut replacer selon lui dans la stratégie d'ensemble de Téhéran. Les conditions fixées par les grandes puissances pour le renouvellement d'un accord ne sont plus d'actualité, estime le général Haliva, qui insiste sur l'évolution rapide des événements. "Israël est aujourd'hui le seul pays à se dresser face à l'Iran et il est le seul à agir" a assuré le commandant des renseignements de l'armée israélienne. Quant aux Etats-Unis, a estimé le général Haliva, ils ne soutiennent pas activement Israël, mais se contentent d'approuver en silence. [playlist ids="187687"] Pascale Zonszain

pzoom221122

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